Dans La Grande Librairie du mercredi 15 novembre 2023
Mercredi 15 novembre, Augustin Trapenard est allé à la rencontre de Robert Badinter. Dans cette émission célébrant l'esprit de justice, ont été reçus Santiago H. Amigorena pour La Justice des hommes publié chez POL, Amélie Cordonnier pour En garde paru aux éditions Flammarion, Laure Heinich pour La Justice contre les Hommes édité par Flammarion également et Dan Franck pour L'arrestation chez Grasset.
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Robert Badinter, l'homme juste
Dominique Missika, Maurice Szafran
- Le livre de poche
- Documents
- 14 Septembre 2022
- 9782253107422
Robert Badinter occupe une place aussi singulière qu'importante au sein de la société française. Un homme juste. Celui qui a aboli la peine de mort et qui, à ce titre, figure déjà dans les livres d'histoire.
Avocat, professeur d'université, ministre de la Justice, président du Conseil constitutionnel, sénateur, essayiste, Robert Badinter s'est toujours refusé à écrire ses mémoires, lui qui aime tant cultiver le secret. Qui sait que son destin s'est joué un jour de février 1943 quand, à Lyon, la Gestapo a arrêté son père ? Qui connaît la véritable nature de sa longue amitié avec François Mitterrand ? D'où vient cette volonté tenace de combattre l'injustice ? Comment devient-on la dernière icône de la gauche française ?
Robert Badinter s'est confié aux auteurs, l'une historienne, l'autre journaliste, expliquant en particulier ses combats. Répondait-il à toutes leurs questions ? À sa façon. D'où ce portrait, cet essai biographique à la fois fouillé et critique d'un personnage hors du commun. -
Peut-on se quitter en s'aimant ? Peut-on s'aimer en se quittant ? Alice et Aurélien forment un jeune couple qui, comme tant de couples, ne trouve pas de réponses aux questions qu'il se pose. Une séparation dramatique les entraînera devant la justice des hommes. Mais le problème avec la justice des hommes est simple : trop souvent, elle n'est pas humaine.
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La narratrice de ce roman a promis à ses enfants et à son mari de raconter ce qui a déchiré leur vie de longs mois durant. Trois ans après les faits, Amélie Cordonnier tient parole et remonte le temps jusqu'à ce jour où tout a commencé. Il y a d'abord eu un courrier, pris pour une mauvaise plaisanterie. Alertée par un appel pour maltraitance, la protection de l'enfance la convoquait en famille à un rendez-vous visant à s'assurer que son fils et sa fille étaient bien en sécurité dans leur foyer. Un simple coup de fil, de surcroît anonyme, pouvait donc provoquer l'envoi d'une lettre officielle vous mettant en demeure de démontrer que vous êtes de bons parents ? Oui. La machine était lancée, et rien ne semblait devoir l'arrêter. Car comment prouver qu'on aime ses enfants ? Dans En garde, Amélie Cordonnier continue d'explorer ce qui se passe - et se cache - dans l'intimité familiale. Elle met en scène l'étau qui se resserre autour d'une famille sous surveillance, dans une course aussi effrayante qu'haletante.
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«Je défends les hommes et les femmes, les auteurs de crimes et de délits comme leurs victimes. Faudrait-il choisir un camp ? Ils subissent ensemble une justice qui ne tue plus mais qui maltraite les uns sans apaiser les autres, qui brutalise sans discernement, y compris les siens. La violence des discours politiques et médiatiques, dont la finalité est très éloignée de l'esprit de justice, dégrade l'espace judiciaire. Et l'institution, éreintée, malmène à son tour. Elle produit ainsi la rage qu'elle condamne et fait de la vérité sa première victime. Jusqu'où ira-t-elle ? Personne ne semble vouloir empêcher la rupture qui devient pourtant palpable. Avocats, juges et greffiers font ce qu'ils peuvent, cherchent le juste milieu dans sa définition désespérée : quelque part entre s'en foutre et en crever, entre s'enfermer à double tour et laisser le monde entier entrer, comme l'écrivait Romain Gary. Cette dégradation nous concerne tous. Ce livre propose de franchir le seuil des salles d'audience pour en parler. Débattre, n'est-ce pas le seul moyen d'arrêter de cogner ?»
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« A neuf heures, je suis descendu de chez moi. Un soleil pâle égayait les trottoirs. J'ai repéré une voiture blanche sur le trottoir d'en face. Quatre hommes en sont sortis. J'ai pensé : « On dirait des flics ». C'étaient des flics. Ils m'ont entouré, ont exhibé des cartes barrées tricolore. L'un d'eux a dit : « Brigade criminelle. » Filé et écouté par la police d'août 1983 à mars 1984 après avoir été dénoncé par lettre anonyme dans le cadre de l'enquête sur le groupe Action Directe, Dan Franck est incarcéré à la prison de la Santé le 17 octobre 1984, date anniversaire de ses 32 ans.
Depuis, il n'a cessé d'interroger cet événement qui a matraqué sa vie. Pourquoi cette arrestation ? Croisant les rapports de filatures, les interrogatoires de la Brigade criminelle, ses carnets de prison, ses souvenirs d'enfant de mai 68, il achève son enquête sur un ultime témoignage : celui du policier qui l'a arrêté et interrogé quarante ans plus tôt.
Dès lors, la boucle est bouclée : il peut enfin écrire, sous toutes ces facettes, cette aventure qui bat comme le coeur secret de son existence.