Uchronie et littérature : détours périlleux dans le temps
Uchronie d'Emmanuel Carrère publié chez P.O.L., (paru initialement en 1986 sous le titre Le Détroit de Behring), est un mémoire d'études de l'auteur et un texte précurseur dédié à ce "non temps" suspendu, au passé qui aurait pu être si... Napoléon avait été victorieux à Waterloo, si l'Allemagne nazie avait gagné la 2e Guerre, ou si l'Invincible Armada avait triomphé sur les anglais. Voici une sélection de titres pour se constituer une petite bibliothèque uchronique.
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L'uchronie, c'est l'histoire qui aurait pu se passer si elle s'était passée autrement. Si le nez de Cléopâtre avait été plus court, si Napoléon avait vaincu à Waterloo, si l'inconnue croisée hier dans l'autobus avait répondu à votre sourire. Bifurcations. Réalités alternatives. Mondes parallèles où nous aurions pu vivre et peut-être vivons, sans le savoir, d'autres vies. Ce livre est paru pour la première fois en 1986 aux éditions P.O.L sous le titre Le Détroit de Behring.
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1948, fin de la Seconde Guerre mondiale et capitulation des Alliés. Vingt ans plus tard, dans les États-Pacifiques d'Amérique sous domination nippone, la vie a repris son cours. L'occupant a apporté avec lui sa philosophie et son art de vivre. À San Francisco, le Yi King, ou Livre des mutations, est devenu un guide spirituel pour de nombreux Américains, tel Robert Chidan, ce petit négociant en objets de collection made in USA. Certains Japonais, comme M. Tagomi, dénichent chez lui d'authentiques merveilles. Tandis qu'un autre livre, qu'on s'échange sous le manteau, fait également beaucoup parler de lui : Le Poids de la sauterelle raconte un monde où les Alliés, en 1945, auraient gagné la guerre...
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Imaginons que Ponce Pilate ait décidé de faire libérer Jésus. Ainsi le Sauveur est sauvé par le courage inattendu d'un fonctionnaire romain, connu pourtant pour sa prudence, sinon pour sa faiblesse. De sorte que Jésus vit jusqu'à un âge avancé, qu'il n'y a pas de christianisme et que presque aucun des événements des deux derniers millénaires ne se produit. Pilate n'a d'estime que pour la sagesse. Il se méfie des religions. Mais est-il sage de compter sur la sagesse pour transformer le monde ?
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L'Invincible Armada, lancée, en juillet 1588, à l'assaut de l'Angleterre hérétique par les forces catholiques, triomphe de la tempête et profite de l'assassinat de la grande Elisabeth. La papauté pavoise.
L'Histoire a changé de cours.
Au XXe siècle, des locomotives à vapeur disputent les routes aux cavaliers ; les nouvelles sont transmises par des réseaux de sémaphores ; on chasse les sorcières, et les seigneurs féodaux appuient leurs révoltes de sciences impies comme l'électricité et la chimie.
Un classique de l'uchronie, salué par Anthony Burgess comme l'un des meilleurs romans britanniques, et par Eric B. Henriet, le plus grand spécialiste du genre, comme « incontestablement le chef-d'oeuvre du thème » dans sa somme, L'Histoire revisitée. -
La part de l'autre
Eric-Emmanuel Schmitt
- Le Livre de Poche
- Litterature
- 10 Septembre 2003
- 9782253155379
8 octobre 1908 : Adolf Hitler recalé.
Que se serait-il passé si l'École des beaux-arts de Vienne en avait décidé autrement ? Que serait-il arrivé si, cette minute-là, le jury avait accepté et non refusé Adolf Hitler, flatté puis épanoui ses ambitions d'artiste ?
Cette minute-là aurait changé le cours d'une vie, celle du jeune, timide et passionné Adolf Hitler, mais elle aurait aussi changé le cours du monde... -
Imaginez que vous puissiez remonter le temps, changer le cours de l'Histoire. Le 22 novembre 1963, le président Kennedy était assassiné à Dallas. À moins que... Jake Epping, professeur d'anglais à Lisbon Falls, n'a pu refuser la requête d'un ami mourant : empêcher l'assassinat de Kennedy. Une fissure dans le temps va l'entraîner dans un fascinant voyage dans le passé, en 1958, l'époque d'Elvis et de JFK, des Plymouth Fury et des Everly Brothers, d'un dégénéré solitaire nommé Lee Harvey Oswald et d'une jolie bibliothécaire qui deviendra le grand amour de Jake.
Avec une extraordinaire énergie créatrice, Stephen King revisite au travers d'un suspense vertigineux l'Amérique du baby-boom, des « happy days » et du rock'n'roll.
L'oeuvre d'un génie !
Time Magazine.
Un véritable magicien du roman... Une des plus formidables histoires de voyage dans le temps depuis H.G. Wells.
New York Times.
Colossal, généreux, passionnant... La quintessence du talent de King.
Miami Herald.
Un fabuleux cas d'exorcisme littéraire.
Emily Barnett, Les Inrockuptibles.
King passe de l'enquête - remarquablement documentée - sur l'attentat de Dallas à un poignant roman d'amour, d'une jubilatoire célébration de glorieuses sixties aux sombres vertiges d'une hallucinante uchronie. Scotchant.
Philippe Blanchet, Le Figaro Magazine. -
Lorsque le célèbre aviateur Charles Lindbergh battit le président Roosevelt aux élections présidentielles de 1940, la peur s'empara des Juifs américains. Non seulement Lindbergh avait, dans son discours radiophonique à la nation, reproché aux Juifs de pousser l'Amérique à entreprendre une guerre inutile avec l'Allemagne nazie, mais, en devenant trente-troisième président des États-Unis, il s'empressa de signer un pacte de non-agression avec Hitler. Alors la terreur pénétra dans les foyers juifs, notamment dans celui de la famille Roth.
Ce contexte sert de décor historique au Complot contre l'Amérique, un roman où Philip Roth, qui avait sept ans à l'époque, raconte ce que vécut et ressentit sa famille - et des millions de familles semblables dans tout le pays - lors des lourdes années où s'exerça la présidence de Lindbergh, quand les citoyens américains qui étaient aussi des Juifs avaient de bonnes raisons de craindre le pire. Ce faisant, il nous offre un nouveau chef-d'oeuvre. -
Et si, écoeuré par la défaite allemande en 1918, Adolf Hitler avait émigré aux États-Unis ? S'il s'était découvert une vocation d'écrivain de science-fiction ? S'il avait rêvé de devenir le maître du monde et s'était inspiré de ses fantasmes racistes et belliqueux pour écrire Le Seigneur du Svastika, un roman couronné par de prestigieux prix littéraires ?
Étonnante uchronie et terrifiante parodie, Rêve de fer est une dénonciation sans appel et sans ambiguïté du nazisme. -
Robert Silverberg illustre en tableaux successifs l'histoire fictive d'un Empire romain qui a connu bien des vicissitudes, des guerres et des crises politiques mais qui, depuis deux mille ans, n'a jamais cessé d'exister et de faire régner, avec quelques interludes sanglants, la Pax Romana. Le christianisme y est inconnu, car les Juifs n'ont pu quitter l'Égypte des pharaons. Quelques siècles plus tard, un envoyé spécial de l'empereur particulièrement perspicace liquide proprement un prophète d'Arabie avant qu'il ait eu le temps de fonder l'islam. Ainsi, l'Empire perdure, avec ses dieux auxquels personne ne croit plus.
Une uchronie saisissante par celui qui a reçu le titre de Grand Maître de la science-fiction pour l'ensemble de son oeuvre. -
10 juin 1954. La première tentative de lancement d'une fusée dans la Lune se solde par un échec disons... cuisant.
Du moins pour Keith Winston, journaliste dans une revue de science-fiction, littéralement désintégré dans le jardin de son patron par l'explosion du projectile et... réintégré dans un univers parallèle où monstres hideux aux yeux pédonculés et femmes de l'espace en sous-vêtements sexy côtoient le commun des mortels avec le plus grand naturel, sur fond de guerre intergalactique entre Arcturus et la Terre.
Pris pour un espion arcturien, Winston ne devra son salut qu'à sa connaissance de la littérature de science-fiction. Mais trouver votre double installé dans votre appartement et votre petite amie fiancée à un autre, découvrir que les machines à coudre peuvent ouvrir la voie de l'hyperespace, voilà de quoi ébranler l'esprit le plus ouvert de cet univers en folie ! -
Dieujeu fait la rencontre à Ostende d'Axidan et de l'Anglais Hervey, qui le convainquent de prendre part à une expérience scientifique dont le but est d'enrayer le principe de causalité, et ce afin de libérer l'humanité. Ils assistent, par rétrovision, à la bataille de Waterloo, lorsqu'un cri du présent traverse le temps et modifie le cours des événements : les Anglais sont victorieux. Dieujeu est le seul témoin de ce changement historique puisque la modification a empêché l'Anglais de voir le jour et donc Axidan d'y participer. Accusé de simuler la folie pour échapper à la responsabilité de la faillite de son entreprise, il est emprisonné et rédige, dans sa cellule, l'histoire d'un autre Temps, où s'élevait sur la butte de Waterloo l'aigle impériale.
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« Je suis le capitaine Henri Villon, et je mourrai bientôt. Non, ne ricanez pas en lisant cette sentencieuse présentation. N'est-ce pas l'ultime privilège d'un condamné d'annoncer son trépas comme il l'entend ? C'est mon droit. Et si vous ne me l'accordez pas, alors disons que je le prends ». Ainsi débute le récit du capitaine Villon. Il lutte avec son équipage de pirates pour préserver sa liberté dans un monde déchiré par d'impitoyables perturbations temporelles. Son arme : le Déchronologue, un navire dont les canons tirent du temps.