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Prix
Laura El Makki ou les bienfaits de l'imagination
Auteure, journaliste et productrice se consacrant à la transmission des grands textes du patrimoine littéraire, Laura El Makki a publié dernièrement deux ouvrages de qualité où elle poursuit sa vibrante célébration des bienfaits de la Littérature. Son Petit éloge de l'imagination paru le 7 février dernier offre un voyage poétique pour "réenchanter le monde". Avec son histoire d'Adèle Hugo publiée le 20 février 2025 également, la biographe a obtenu le Prix Victor Hugo 2025.
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Pour les plus endurants d'entre nous, le dernier chapitre du roman Ulysse de James Joyce, intitulé «Pénélope», est une récompense. Tel le héros d'Homère qui a relevé de périlleux défis pour rentrer chez lui sain et sauf après vingt ans de guerre et d'odyssée, ils ont traversé les périls d'une histoire qui a tenté avec malice de les semer. Les voilà donc au chapitre XVIII atteignant, épuisés mais fiers, le sommet d'une montagne réputée dangereuse. Mais un autre chemin est possible pour tous ceux qui se sont perdus en route, ceux qui n'osent se frotter au monument ou qui en rêvent depuis longtemps sans passer à l'action. Cet autre chemin implique de désobéir à la règle universelle qui oblige à commencer un livre par le début. Bondir jusqu'à «Pénélope», donc, telle est l'alternative envisagée. Laura El Makki Commencer Ulysse de James Joyce par la fin... Une plongée radicale, en huit phrases, dans les pensées échevelées de Molly Bloom : Pénélope.
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Petit éloge de l'imagination
Laura El Makki
- Éditions Les Pérégrines
- Petit Eloge
- 7 Février 2025
- 9791025206621
« J'ai cessé d'imaginer un jour, je ne sais plus quand ni pourquoi. Je sais pourtant ce que je dois à l'imagination : de n'avoir pas péri, mille fois au moins. Et si j'ai désormais retrouvé son chemin, je ne veux plus le perdre. »
Imagine, dit la chanson. Il suffirait d'un mot pour faire advenir l'impossible - le bonheur, la paix et tout le reste. Rien, pourtant, n'apparaît plus difficile aujourd'hui.
Pour explorer les multiples facettes de l'imagination, Laura El Makki nous offre un voyage poétique au coeur des oeuvres de celles et ceux qui sont allés au-delà du vrai et du vécu. On y croisera, entre autres, les soeurs Brontë, Mary Shelley, Ursula K. Le Guin, George Orwell, Marcel Proust ou encore Gaston Bachelard, mais aussi le père Noël, un monde peuplé d'amis imaginaires, des rêves oubliés qui refont surface...
À quoi sert d'imaginer ? À rien. À tout -
Il y a cent ans, le premier tome de À la recherche du temps perdu était publié et allait révolutionner le paysage littéraire mondial.
Rares sont les lecteurs qui osent encore s'abandonner à la prose si particulière de La Recherche et aux messages que délivre son auteur, Marcel Proust...
L'été avec Proust est l'occasion d'explorer les sept tomes de ce roman, à travers ses grandes lignes fondatrices et bien sûr ses plus belles pages, en compagnie d'un spécialiste, d'un écrivain ou philosophe.
Antoine Compagnon aborde ainsi la conception très singulière du temps proustien, alors que Jean-Yves Tadié présente quelques personnages-clés du roman.
Jérôme Prieur et Nicolas Grimaldi traitent respectivement des mondanités et des tourments amoureux.
Julia Kristeva évoque les pouvoirs de l'imagination, Michel Erman dévoile les lieux les plus emblématiques de La Recherche, alors que Raphaël Enthoven nous montre que Proust n'est pas seulement romancier, mais aussi philosophe.
Enfin, le livre s'achève avec Adrien Goetz sur le sujet de la création artistique et littéraire, ambition suprême du narrateur et de Proust lui-même.
Un été avec Proust est, à l'origine, une série d'émissions diffusées pendant l'été 2012 sur France Inter.
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Ouvrir un livre de Kafka, c'est arriver déjà trop tard : pénétrer dans un monde où le sujet est non seulement menacé mais d'emblée condamné. Les personnages, bien qu'abattus par cette ombre qui les dépasse, cherchent la plupart du temps à l'attraper ou à s'en défaire, opposant à l'implacabilité d'un système des résistances plus ou moins téméraires qui ouvrent progressivement, imperceptiblement, une brèche de lumière. C'est tout le paradoxe que ce corpus veut tenter de révéler : la possibilité, au coeur d'une obscurité irrémédiable, de trouver une forme d'issue.
Laura El Makki et Nathalie Wolff
Le Procès, Dans la colonie pénitentiaire, Le Terrier... En six fragments, cette anthologie dessine un parcours singulier dans l'oeuvre de Kafka. Un parcours prenant le parti, inattendu, de la lumière. -
50 ans après le chef-d'oeuvre de Truffaut, Laura El Makki nous raconte la véritable histoire d'Adèle H, avant sa folle errance outre-Atlandique. Sa source ? Le double journal tenu par Adèle, 22 ans, durant deux décennies sur l'île de Guernesey.
En décembre 1851, Victor Hugo, écrivain à la renommée déjà mondiale, pair de France, académicien et député, est déclaré ennemi public numéro un par Louis Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III. Hugo choisit de fuir la France, précipitant sa famille dans l'inconnu et dans la précarité : les Hugo ont vendu tout ce qu'ils avaient avant de partir et sont arrivés sur les îles anglo-normandes avec quelques valises. L'exil devait être provisoire, il va durer vingt ans. Pour occuper la famille et ne pas dépérir, Hugo organise les journées de chacun : il s'initie à la photographie avec ses fils Charles et François-Victor qui entament des travaux d'écriture ; Mme Hugo débute une biographie de son mari ; Adèle, qui pratique assidûment le piano, est chargée d'écrire la chronique de leur quotidien. À Paris déjà, elle avait commencé à tenir son propre journal. Elle le poursuit donc, mais au nom des siens.
Ce sera le " Journal de l'Exil ", un document scrupuleusement rédigé par Adèle et relu, amendé et corrigé par tous les membres de la famille. Adèle attend avec impatience et anxiété les retours de son père ou de ses frères, elle craint parfois de se faire " gronder " pour avoir oublié un mot ou une phrase prononcés. Elle réfléchit beaucoup au style et veut suivre les conseils donnés par son père. Dans les marges, elle note des impératifs formels : éviter la lourdeur, choisir les détails. Parfois, en pleine nuit, son père frappe à la porte de sa chambre et pour lui donner une note à ajouter au journal. Voilà donc Adèle, vingt-deux ans en 1852, en mémorialiste, qui égrène le moindre événement, toutes les banalités d'une vie jadis grandiose et mondaine, et soudain réduite aux rares visites des amis. Scripte docile, elle écrit la parole des autres - des hommes surtout. Rarement la sienne.
Parallèlement à ce journal commun, il y a un journal intime écrit par Adèle à l'abri des regards. Ce journal s'épanouit dans des carnets retrouvés dans la liasse de documents appartenant à la Maison de Victor Hugo, entièrement rédigés dans une langue cryptée, le " charabia ", pour préserver l'espace de liberté si difficilement acquis. Il accueille une voix tout à fait différente, pleine d'humour, de désirs et d'excès. Une voix qui, au fur et à mesure des années, passe de l'excitation au désespoir. Adèle dit son envie de liberté et crie son étouffement. Elle s'interroge notamment sur sa relation avec son fiancé, Auguste Vacquerie, frère du mari de Léopoldine, l'autre fille morte noyée en 1843. Pour Adèle, c'est un amour d'adolescence. Pour Victor Hugo, c'est le gendre idéal. Il encourage sa fille à l'épouser car " c'est le rôle d'une femme ". Mais Adèle refuse : elle veut plaire et s'amuser. Dans ses carnets, elle raconte ses flirts avec le voisin John Rose ou avec le lieutenant anglais Albert Pinson, qui va bouleverser sa vie. -
Un été avec Victor Hugo
Laura El Makki, Guillaume Galienne
- Éditions des Équateurs
- Un Été Avec
- 27 Avril 2016
- 9782849904527
Victor Hugo rêvait d'être « Chateaubriand ou rien ». Sa vie et son oeuvre dépasseront cette ambition. Il sera un océan à lui seul : romancier, poète, dramaturge, pamphlétaire, académicien, pair de France, député. Tout en conservant le génie de l'enfance, Victor Hugo empoigna le XIXème siècle, combattit les injustices, la peine de mort, et toutes les formes d'aliénation. Il croyait au mouvement, au progrès. Son défi était de n'avoir jamais peur. Malgré les épreuves, les deuils familiaux, l'exil, Victor Hugo choisit de vivre : « Je suis celui que rien n'arrête/Celui qui va ». Il mit sa force, son souffle dans l'amour des siens, la conquête des femmes, la création et la passion de l'humanité : « Ma vie est la vôtre, votre vie est la mienne, vous vivez ce que je vis ; la destinée est une ».
Passer un été avec Victor Hugo ce n'est pas seulement se reposer à l'ombre d'un géant mais aussi voyager en sa compagnie, aimer jusqu'à l'épuisement et partager son sens de l'humour loin de l'image scolaire.
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Sommes-nous capables de nous reconnaître dans la nuit ?
Un matin comme un autre, le soleil ne se lève pas. Les bêtes disparaissent. Les voitures et les téléphones cessent de fonctionner. Et c'est tout un village - le monde, peut-être - qui est plongé dans le noir.
La jeune Anna, qui vient de connaître l'amour, Ethel, qui a perdu depuis longtemps le fil de sa vie, Josselin, qu'un accident a rendu aussi monstrueux qu'hostile, et le petit Gautier, à l'imagination admirable, cherchent à vivre dans cette nuit souveraine. Une femme étrange, vivant en retrait du village, est vite soupçonnée d'avoir jeté un sort au ciel et devient l'objet de toutes les obsessions.
Colossale, éblouissante, la lune seule les éclaire tous, désarmés et tâtonnants. Elle les guide et peu à peu les transforme, remettant tout en jeu : leurs choix passés et leurs désirs enfouis. Et si, loin d'être la fin d'un monde, cette nuit était le début d'un autre ? -
Ces lettres sont le sarcophage de la famille Brontë. Elles dévoilent ce qu'était le clan, comment il vivait, pensait, rêvait. Et comment les deux grandes romancières que sont Charlotte Brontë ( Jane Eyre ) et Emily Brontë ( Les Hauts de Hurlevent ) ont pu émerger. On entre dans ce recueil sur la pointe des pieds, comme si quelqu'un nous ouvrait une porte dérobée et nous faisait signe de nous approcher. Cette époque semble lointaine, où la vie de l'auteur, ses états d'âme, la composition de ses rêves ou de sa garde-robe, n'étaient pas un sujet. En faisant voeu d'invisibilité, les soeurs Brontë préservaient une certaine idée de l'intime qui nous est aujourd'hui parfaitement étrangère. Cette correspondance passionnante est bien la preuve que l'oeuvre, décidément, ne suffit pas. Qu'elle s'étend désormais à tout ce qui l'entoure et lui a permis de surgir. L'oeuvre, aujourd'hui, embrasse aussi ce qui aurait dû échapper à notre regard et à notre connaissance.Sur les 1 000 lettres échangées entre le père et les quatre enfants (qu'il enterrera tous), entre 1821 (mort de la mère) et 1855 (mort de Charlotte), cette édition en retient 310. Lettres de doutes, de peines (le mal-être et la mort rôdent partout auteur d'eux), mais surtout lettres d'espoir. Cette correspondance multiple témoigne d'une extraordinaire force de vie : l'envie de tenir, de résister, malgré les difficultés. Les désirs s'y expriment, et la crainte discrète qu'ils ne se réalisent pas. Désirs de prendre son envol, d'aimer, d'écrire.
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Jane Austen ; une passion anglaise
Fiona Stafford
- Le Livre de Poche
- Documents
- 20 Avril 2022
- 9782253101499
Charles Darwin connaissait ses romans par coeur, Winston Churchill la lisait pendant le Blitz et Virginia Woolf la comparaît à Shakespeare. Jane Austen (1775-1817) suscite, aujourd'hui encore, une véritable passion. Quel est son secret ? Dans ses romans, on trouve le monde dans lequel elle a vécu : la campagne du Hampshire, le monde corseté de la gentry, les bals dans les manoirs, les jeunes filles promises au mariage, la domination des hommes, ces héritiers qui ont tous les droits. Quand elle commence à écrire, ses manuscrits essuient refus sur refus. Mais la jeune fille n'abandonne pas et se consacre corps et âme à la littérature, quitte à renoncer à fonder un foyer. Tout plutôt qu'un mariage sans amour. De 1811 à 1817, elle publie six romans, dont les chefs-d'oeuvre Raison et Sentiments et Orgueil et Préjugés. Emportée par une maladie soudaine, elle laisse une oeuvre dont la stature prendra des proportions extraordinaires.
Un portrait vivant et délicat de la romancière.
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La justice selon Kafka
Laura El Makki, Nathalie Wolff
- Dalloz
- Hors Collection Dalloz
- 24 Octobre 2024
- 9782247237050
Qu'est-ce que la Justice dans l'oeuvre de Kafka ?
À l'occasion du centenaire de la mort de l'écrivain Franz Kafka (1883-1924), universitaires, magistrats, traducteur, éditeur et artistes se réunissent autour de son oeuvre pour analyser le regard qu'il pose sur la justice, son fonctionnement, son rôle, ses insuffisances, et ce qu'elle dit de notre humanité.
Le 3 juin 1924, à l'âge de 40 ans, Franz Kafka s'éteignait au sanatorium de Kierling près de Vienne.
Cent ans après sa mort, il est l'un des écrivains les plus traduits au monde, l'un des plus vivants aussi, lui qui, pourtant, a tant souffert de ne pas savoir comment exister.
Universitaires, magistrats, traducteur, éditeur et artistes se réunissent dans ce livre autour de son oeuvre pour analyser le regard qu'il pose sur la justice, son fonctionnement, son rôle, ses insuffisances, et ce qu'elle dit de notre humanité.
La pluralité des contributeurs permet ainsi de découvrir, ou de se réapproprier, l'infinie densité émotionnelle, littéraire mais aussi juridique et politique de cet auteur. -
Des hommes, des femmes, nos libertés
Laura El Makki, Elsa Oriol, Pancho, Nathalie Wolff
- Dalloz
- 10 Novembre 2022
- 9782247214914
Une approche inédite pour comprendre comment se sont construites et installées, au fil du temps, nos principales libertés, socle de notre démocratie : du droit à la justice et à la dignité humaine, aux récents droits à l'environnement sain ou à l'intimité, en passant par le droit à l'éducation, la liberté d'expression ou encore la liberté religieuse.
Cet ouvrage illustré et patrimonial révèle les grands textes qui président à ces droits fondamentaux et donne corps aux hommes et aux femmes - intellectuels, artistes, scientifiques ou politiques -, qui ont écrit cette prodigieuse histoire.
Alors que de nouveaux droits s'écrivent chaque jour, ces pages retracent la force et la fragilité de nos acquis et interrogent le subtil équilibre à trouver pour faire, encore, société.
Ce beau-livre est co-signé par :
- Laura El Makki, écrivaine, professeur à Sciences Po ;
- Nathalie Wolff, maître de conférences à l'Université UVSQ Paris-Saclay, auteure ;
- Elsa Oriol, peintre, illustratrice ;
- Pancho, dessinateur de presse, peintre. -
Herbert George Wells (1866-1946) est un homme pressé de vivre et d'aimer. Lecteur de Platon et de Darwin, ce fils de commerçants anglais, d'abord professeur de biologie, abandonne vite la dissection des grenouilles pour laisser libre cours à son imagination débridée. Tandis que l'ère victorienne agonise, il donne naissance à une quatrième dimension (La Machine à explorer le temps), fait débarquer les Martiens sur Terre (La Guerre des mondes) et envisage les conséquences de la manipulation génétique (L'Île du docteur Moreau). Écrivain prolifique, courtisé par les hommes politiques de son temps et par les femmes qu'il collectionne sans compter, Wells agace Jules Verne quand il se dit «prophète». C'est pourtant lui qui, avant même le premier conflit mondial, anticipe l'arme atomique, ou encore, bien avant Internet, songe à la construction d'un système global de connaissances, accessible à toute l'humanité.