«Parler aux hommes le langage de tous les hommes et leur parler cependant un langage tout neuf, infiniment précieux et simple pourtant comme le pain de la vie quotidienne, nul poète, avant Éluard, ne l'avait fait si naturellement. Transmuer en une sorte d'or vierge l'aspect des joies et des douleurs communes à tous, pour en faire éclater la splendeur unique, Éluard fut capable de cela plus intensément et plus aisément que nul autre. L'amour la poésie, ce titre (que je trouve follement beau), n'est-ce pas la formule exacte qui en coiffant impérieusement la vie permet de la renouveler ? La plupart des poètes ont célébré l'amour. Combien sont-ils, à la réflexion, qui l'aient porté en eux toujours et qui en aient imprégné leur oeuvre à la manière d'Éluard ? Capitale de la douleur, L'amour la poésie, je vois en ces livres des tableaux de la vie commune telle que par l'amour elle est rendue poétique, c'est-à-dire illuminée. Il n'est personne qui, pour un temps bref au moins, n'ait fait l'expérience de pareille illumination, mais les avares et les prudents ont la règle de rabaisser les yeux au plus vite, tandis que la leçon d'Éluard est de substituer définitivement le monde ainsi transfiguré à l'ancien et de s'en mettre plein la vue et plein les doigts sans avoir peur de se déchirer à ses aigus sommets.»André Pieyre de Mandiargues
Recueil issu de Capitale de la douleur suivi de L'amour la poésie, (Poésie/Gallimard)
« La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur...», « Elle est debout sur mes paupières...», « Je t'aime pour toutes les femmes / que je n'ai pas connues...» : les poèmes d'amour d'Éluard ont sans doute été moins chantés que ceux d'Aragon, mais leur musique s'écoule comme une eau claire dans la mémoire de ceux qui le lisent. Il faut dire que l'amour est au coeur de son oeuvre. Amour, libre et fou, qu'il vouait à Gala en pleine révolution surréaliste. Amour passion pour Nusch dont la disparition prématurée le plonge dans l'abîme. Amour de la maturité pour Dominique rencontrée en 1949 au Congrès mondial pour la paix. Trois femmes, trois visages qui l'auront fait passer « de l'horizon d'un seul à l'horizon de tous ». Lisez les poèmes qu'il écrivit pour elles : ils ouvrent les portes du soleil.
Manifeste poétique du surréalisme, Capitale de la douleur (1926) est la grande oeuvre de Paul Éluard. En vers comme en prose, le poète explore l'inconscient au moyen d'images somptueuses et campe un univers insolite où rêve et réalité se confondent. Témoignage de la souffrance universelle d'un homme étranger à la société, ce recueil est aussi une ode à l'amour - celui de l'écrivain pour son épouse et muse Gala. Chant du malheur, de la passion et de la révolte, Capitale de la douleur continue de nous éblouir par sa force et sa beauté. À retenir : - Repères chronologiques ; Paul Éluard et son temps ; La structure du recueil ; Les thèmes clés de Capitale de la douleur Dossier sur l'oeuvre : - Pourquoi lire Capitale de la douleur aujourd'hui ? - Histoire littéraire et présentation de Capitale de la douleur - Les mots importants du recueil - Deux groupements de textes - Prolongements artistiques - Exercices d'appropriation - Points de méthode Préparer le Bac De nombreux exercices rédigés et guidés pour préparer l'écrit (le commentaire, la contraction de texte, l'essai, la dissertation) et l'oral du Bac (les analyses linéaires et la grammaire).
Dans ce recueil de citations très singulier, Paul Eluard poursuit la réflexion engagée depuis le surréalisme sur le langage, la parole et la poésie.
Aux heures tragiques de l'Occupation, Poésie involontaire et poésie intentionnelle réactualise une préoccupation ancienne chez Eluard. Le surréalisme avait ressenti, dès ses débuts, l'emprise décisive des incitations de Rimbaud et surtout de Lautréamont à chercher la poésie ailleurs : La poésie doit être faite par tous. Non par un. La quête de toutes les formes que peut prendre la spontanéité créatrice mène aussi bein vers les trouvailles éclatantes des poètes qu'au discours troublant du fou ou au trésor des locutions populaires. Comprendra-t-on mon intention profonde, amener l'esprit poétique en France dans des contrées mal appréciées jusqu'ici , écrit Eluard vers mai 1942. Averti du projet, Pierre Seghers utilise ses dernières rames de papier pour produire ce livre sans précédent.
Dans cette anthologie riche en surprises délectables, Eluard s'efface au profit des voix venues de tous pays et de toutes époques, connues ou anonymes. Voici que viennent dialoguer la poésie involontaire - en page de gauche et en italique - et la poésie intentionnelle, en page de droite. Le mince fil de la poésie impersonnelle y fait apparaître ses plus miraculeuses conjonctions avec le langage dont les plus grands poètes ont le secret.
Préface de Nicole Boulestreau
Paul Éluard aimait lire les poètes. Il affirmait que la plus belle anthologie est celle que l'on compose pour soi, et il a réalisé en ce domaine l'une des plus toniques et surprenantes explorations de la poésie française à travers les siècles. En ce qui concerne son oeuvre personnelle, il a également, à pusieurs reprises, proposé des choix par lesquels il entendait suggérer un parcours allant de recueil en recueil et qui révélait à l'évidence l'unité foncière de sa démarche, la permanence de sa voix. C'est l'ultime recension voulue par Paul Éluard lui-même, peu de temps avant sa mort, qui se trouve ici rassemblée, avec pour titre l'un des vers où il apparaît en poète de l'appel, de l'offrande, en poète qui veut l'accueil, l'écoute, l'harmonie et l'amour. Tous les chemins suivis, toutes les émotions, tous les désirs, toutes les solidarités, tous les engagements tissent non pas un labyrinthe mais une échappée fragile et lumineuse, une quête sans cesse alertée, qui ne refuse pas les combats du monde tout en préservant une grâce singulière, une magie douce, une inapaisable tendresse. Avec cette anthologie, c'est toute la poésie d'Éluard qui se donne en partage. En elle, à toutes les pages, se lèvent un chant, une merveille, un visage qui savent se faire aimer.
Ordonnés sur un mode chronologique, ces textes suivent l'itinéraire d'Eluard, de la Révolution surréaliste à son engagement pour la paix, la justice et la liberté.
Cette édition, établie par Robert D. Valette en 1963, donne à voir le versant critique de l'oeuvre d'Eluard, tout aussi passionnant que sa poésie. Des premiers écrits de la période Dada, en 1920, jusqu'à la définition, peu avant sa mort en 1952, de la poésie de circonstance, les textes rassemblés ici proviennent de plaquettes à tirages limités, de revues et de catalogues introuvables. Ce sont des notes sur la poésie, des prières d'insérer pour des livres d'amis, des préfaces à des expositions de peintres, des fragments de conférences.
On y lira, successivement, l'intransigeance du jeune surréaliste, prompt à l'invective, giflant le cadavre d'Anatole France dans un grand éclat de rire, puis les pages du fin connaisseur de Lautréamont et de Baudelaire, lecteur de Frénaud comme de Colette, les poèmes émus et les dédicaces passionnées à Gala et à Nusch, les fulgurances du critiques d'art, ami de Picasso, Ernst, Dali, De Chirico, Giacometti et, enfin, l'engagement du poète résistant, militant du Dit de la force de l'amour . Le chemin de Paul Eluard va ainsi du proverbe à l'appel, par l'amour et l'amitié, par la découverte et la proclamation de l'évidence poétique.
Photographies, collages, fac-similés, pages d'agenda, frontispices, cartes postales, assiettes gravées ou peintes...
Cet album est enrichi de documents iconographiques rares que le lecteur verra souvent pour la première fois.
Un livre incandescent, brûlant d'aimer, brûlé de désir, traquant la flamme, s'il faut, au-delà de la mort...
Ce volume rassemble les poèmes d'amour écrits par Eluard les dix dernières années de sa vie : Une longue réflexion amoureuse, Le Dur Désir de durer, Le temps déborde, Corps mémorable et Le Phénix.
Seul Une longue réflexion amoureuse comporte des poèmes plus anciens, qui éclairent le cheminement et la révélation de l'amour après la séparation d'avec Gala. En 1946, la mort subite de Nusch, la parfaite , anéantit le bonheur d'un amour sans limites. Peu à peu, cependant, l'érotisme charnel célébré dans Corps mémorable sauve Eluard du désespoir. En 1951, un nouvel amour lui inspirera les ultimes poèmes du Phénix.
Un livre incandescent (Jean-Pierre Siméon)
Ce volume rassemble des poèmes de Paul Eluard (1895-1952) publiés pendant la Seconde Guerre mondiale, le plus souvent dans la clandestinité sous des pseudonymes tels que Jean du Haut ou Maurice Hervent, dans divers recueils, revues et brochures (dont L'Honneur des poètes, Minuit, juillet 1943 et Europe, Minuit, mai 1944). Ainsi le recueil Poésie et vérité 1942, publié en mai 1942 aux Éditions de la Main à la Plume, et dans lequel figurent " La Dernière Nuit et quelques autres poèmes dont le sens ne peut guère laisser de doutes sur le but poursuivi : retrouver, pour nuire à l'occupant, la liberté d'expression ".
L'un de ces " quelques autres poèmes " est Liberté.
" Et partout en France, écrit Paul Eluard dans la bibliographie du recueil, des voix se répondent, qui chantent pour couvrir le lourd murmure de la bête, pour que les vivants triomphent, pour que la honte disparaisse. "
Cette anthologie commentée est la première à réunir les textes en prose et la poésie de Paul Éluard.
Regroupant plus de quarante recueils de poèmes, des discours, des préfaces et des articles, elle souligne les liens entretenus par Paul Éluard avec les grands artistes de son temps. Elle raconte aussi, en filigrane, les esthétiques, les tragédies et les espoirs de la première partie du vingtième siècle. Elle est la première à ne pas favoriser l'une des époques d'Eluard au regard d'une autre, et prend la pleine mesure de l'unité et de la pluralité du poète.
Dossier pédagogique d'Alexis Buffet.
Pour Paul Eluard, une vie sans être aimé et un monde en guerre n'ont as de sens, seuls l'amour, la paix et la nature importent. À travers ces 0 poèmes, le poète présente trois causes qui lui sont chères : l'amour e la femme, la beauté de la nature et la liberté. Ce sont les muses qui lui ermettent d'écrire ses vers intemporels et engagés. Découvrez la poésie urréaliste de Paul Eluard !
Cette anthologie commentée est la première à réunir les textes en prose et la poésie de Paul Éluard.
Regroupant plus de quarante recueils de poèmes, des discours, des préfaces et des articles, elle souligne les liens entretenus par Paul Éluard avec les grands artistes de son temps. Elle raconte aussi, en filigrane, les esthétiques, les tragédies et les espoirs de la première partie du vingtième siècle. Elle est la première à ne pas favoriser l'une des époques d'Eluard au regard d'une autre.
«Paul Éluard (1895-1952) est avant tout le poète de ce qu'André Breton appelle les vastes, les singuliers, les brusques, les profonds, les splendides, les déchirants mouvements du coeur. Dans les années 1940, sous une forme d'abord hermétique puis de plus en plus transparente, s'affirme une veine autre, poésie de la Résistance et de la plus large communauté humaine, qui n'annule cependant jamais l'incantation amoureuse. Tout ce parcours est jalonné de textes en prose où s'affirment au fil des années des préoccupations ininterrompues sur la nature de la poésie comme sur ses modes à travers réflexions et citations sur l'art en général et surtout sur l'apport des peintres qu'il aime et qui savent si bien donner à voir». Marguerite Bonnet.
Amoureuses Elles ont les épaules hautes Et l'air malin Ou bien des mines qui déroutent La confiance est dans la poitrine À la hauteur où l'aube de leurs seins se lève Pour dévêtir la nuit Des yeux à casser les cailloux Des sourires sans y penser Pour chaque rêve Des rafales de cris de neige Des lacs de nudité Et des ombres déracinées. Il faut les croire sur baiser Et sur parole et sur regard Et ne baiser que leurs baisers Je ne montre que ton visage Les grands orages de ta gorge Tout ce que je connais et tout ce que j'ignore Mon amour ton amour ton amour ton amour.
«Les expériences auxquelles va se livrer Éluard entre Le devoir et l'inquiétude (1917) et Les dessous d'une vie (1926) n'ont pas pour but d'affirmer l'originalité ou la virtuosité d'un écrivain, d'aiguiser ou de souligner sa singularité, ni de créer un frisson nouveau pour les connaisseurs. Éluard n'est pas non plus à cette époque à la recherche de lui-même, comme on dit. Tout se passe au contraire comme s'il s'était trouvé d'emblée, en même temps qu'il prend congé de Grindel pour adopter le nom de sa grand-mère. La voix la plus éluardienne se fait entendre dès le début, inimitable comme eau de source, effervescente de limpidité, volubiles et lisses vocalises de bulles d'oxygène naissant.»Claude Roy.
Cet ouvrage propose une sélection de poèmes de Paul Éluard (1895-1952) consacrés à la peinture ou dédiés à ses très nombreux amis peintres, ceux qui feront de l'art du 20e siècle ce qu'il est devenu : Picasso, Braque, Miró, Dalí, Man Ray, Léger, Klee, Ernst, Chagall, Magritte (27 sont présents dans ce livre).
Sélection de poèmes pour la St Valentin
«Paul Éluard (1895-1952) est avant tout le poète de ce qu'André Breton appelle "les vastes, les singuliers, les brusques, les profonds, les splendides, les déchirants mouvements du coeur". Dans les années 1940, sous une forme d'abord hermétique puis de plus en plus transparente, s'affirme une veine autre, poésie de la Résistance et de la plus large communauté humaine, qui n'annule cependant jamais l'incantation amoureuse. Tout ce parcours est jalonné de textes en prose où s'affirment au fil des années des préoccupations "ininterrompues" sur la nature de la poésie comme sur ses modes à travers réflexions et citations sur l'art en général et surtout sur l'apport des peintres qu'il aime et qui savent si bien "donner à voir"».
Marguerite Bonnet.
«Je sais parce que je le dis Que mes désirs ont raison Je ne veux pas que nous passions À la boue Je veux que le soleil agisse Sur nos douleurs qu'il nous anime Vertigineusement Je veux que nos mains et nos yeux Reviennent de l'horreur ouvertes pures Je sais parce que je le dis Que ma colère a raison Le ciel a été foulé la chair de l'homme A été mise en pièces Glacée soumise dispersée Je veux qu'on lui rende justice Une justice sans pitié Et que l'on frappe en plein visage les bourreaux Les maîtres sans racines parmi nous Je sais parce que je le dis Que mon désespoir a tort Il y a partout des ventres tendres Pour inventer des hommes Pareils à moi Mon orgueil n'a pas tort Le monde ancien ne peut me toucher je suis libre Je ne suis pas un fils de roi je suis un homme Debout qu'on a voulu abattre» Le travail du poète, VII
Pour vivre ici Je fis un feu, l'azur m'ayant abandonné, Un feu pour être son ami, Un feu pour m'introduire dans la nuit d'hiver, Un feu pour vivre mieux. Je lui donnai ce que le jour m'avait donné Les forêts, les buissons, les champs de blé, les vignes, Les nids et leurs oiseaux, les maisons et leurs clés, Les insectes, les fleurs, les fourrures, les fêtes. Je vécus au seul bruit des flammes crépitantes, Au seul parfum de leur chaleur ; J'étais comme un bateau coulant dans l'eau fermée, Comme un mort je n'avais qu'un unique élément. (1918) [...]
«Le poète est celui qui inspire bien plus que celui qui est inspiré. Les poèmes ont toujours de grandes marges blanches, de grandes marges de silence où la mémoire ardente se consume pour recréer un délire sans passé. Leur principale qualité est non pas, je le répète, d'invoquer, mais d'inspirer. Tant de poèmes d'amour sans objet réuniront, un beau jour, des amants. On rêve sur un poème comme on rêve sur un être. La compréhension, comme le désir, comme la haine, est faite de rapports entre la chose à comprendre et les autres, comprises ou incomprises. C'est l'espoir ou le désespoir qui déterminera pour le rêveur éveillé - pour le poète - l'action de son imagination. Qu'il formule cet espoir ou ce désespoir et ses rapports avec le monde changeront immédiatement. Tout est au poète objet à sensations et, par conséquent, à sentiments. Tout le concret devient alors l'aliment de son imagination et l'espoir, le désespoir passent, avec les sensations et les sentiments, au concret. [...]» Extrait de L'évidence poétique
«Ce nouveau recueil de vingt-sept poèmes inédits en majeure partie marque un moment important dans la vie de l'auteur et dans son oeuvre. Je me suis voulu moraliste, dit-il dans sa préface. Combien de fois ai-je dû me répéter, avec cet entêtement absurde du combattant discipliné : 'Ce qui est mal te fait souffrir ou fait souffrir les autres, mais ce qui est bien est juste et harmonieux et sage, dans tous les sens ; tu le sais, ne ruse pas.' Car ruser avec le bien s'avère toujours plus possible que de conserver son mal. On ruse avec la vie, on ne trompe pas la mort. Mais ce bien et ce mal, quels sont-ils ? Combien de fois ai-je changé l'ordre de ces poèmes, remis au bien ce qui était au mal, et inversement ? Le jour suivait-il la nuit ou la nuit le jour ? Je suis d'humeur changeante, mais ni l'aube pour moi, ni le crépuscule, jamais ne trébuchent. Ils se transforment. Le mal doit être mis au bien. Et par tous les moyens, faute de tout perdre. Contre toute morale résignée, nous dissiperons la douleur et l'erreur. Puisque nous avons eu confiance.» (Bulletin de la NRF n° 30, déc. 1949)
Poète surréaliste, poète engagé, Éluard qui a lutté pour la liberté s'est toujours voulu «un homme parmi les hommes». Sobre, limpide, fervente, sa poésie chante l'amour, le renouveau, le désir. Inégalée, lumineuse, elle est une des plus émouvantes et des plus belles qui soient.
Un classique de la poésie de Paul Éluard pour les enfants La petite Grain d'aile est si légère qu'il lui est facile de sauter dans les arbres pour rejoindre ses amis les oiseaux. Mais ce qu'elle désire par-dessus tout, c'est voler avec eux. Un jour, l'écureuil lui propose de remplacer ses bras par des ailes...