Une voix riche, profonde. Une présence magnétique sur scène. Un seul prénom, qui évoque une haute quête spirituelle. Des musiques où elle se permettait tous les mélanges, des rancheras mexicaines au country-folk américain et au jazz, en passant par la chanson française et les mélodies sud-américaines. Lhasa était unique, et son souvenir brûle encore dans nos mémoires.
Fred Goodman signe la première biographie de cette musicienne hors norme. Élevée entre les États-Unis et le Mexique dans un autobus scolaire transformé en caravane, entourée d'un père mystique, d'une mère incandescente et de trois soeurs qui mèneront plus tard une vie d'artistes de cirque, Lhasa a connu une enfance à nulle autre pareille qui allait marquer la femme et la chanteuse.
Bohème, Lhasa? Sans doute, mais elle n'en était pas moins ambitieuse, têtue, exigeante. Après deux albums qui lui avaient valu la célébrité au Québec et en Europe, elle ne désirait rien plus ardemment que s'imposer aux États-Unis, son pays, où elle était encore presque inconnue, quand la mort l'a fauchée à trente-sept ans.
Cette nouvelle édition des chansons de Gilles Vigneault reprend le texte établi pour la grande édition des « Écrits » parue au Boréal en 2013. Les lecteurs y trouveront les paroles de près de quatre cents chansons, dont certaines sont inédites, dans des textes définitifs, revus et approuvés par l'auteur.
La musique, c'est du son. Mais c'est aussi un lieu : un lieu de tension et de relâchement ; un lieu de rencontre avec soi-même et avec l'autre ; un lieu de réalisation, de mise en scène et de consommation ; un lieu de reproduction mais aussi de transformation.
Bref, un lieu de pouvoir, un lieu du politique. S'engager en politique et faire de la musique, ce qui comprend l'écoute active, sont des façons d'interpréter et de changer le monde autour et à l'intérieur de nous.
Mariella Pandolfi et Laurence McFalls ont invité des artistes, des intellectuels, des praticiens de différents domaines et disciplines à exposer leur « vérité » sur la musique. Ce faisant, ils jettent la lumière sur le lien profond, voire la convergence, qui unit le musical et le politique, ces deux domaines de la vie humaine et sociale où la passion et la raison, le déchaînement et la discipline, l'amour et la mort, la violence et la paix, le banal et le sublime luttent et se marient dans la recherche non seulement de la domination et de la résistance, mais aussi de ce qu'ils tiennent pour le beau, le juste ou le vrai.
Tout en privilégiant une multiplicité de voix et une pluralité de registres (personnel, poétique, historique, psychanalytique, philosophique), Mariella Pandolfi et Laurence McFalls ont mis l'accent sur une forme particulière de la musique occidentale, soit l'opéra, sans toutefois oublier la musique orchestrale, le jazz ou la chanson populaire.
Quand le jazz est là, Stanley Péan n'est pas loin qui hume, admire, se livre à la passion de cette musique qui s'écoute de préférence la nuit. L'écrivain et l'homme de radio forment un duo pour entrer à pas cadencés dans l'univers enivrant de ces musiques et dans le monde troublant de ces musiciens dont les vies furent exaltantes et tragiques, éthyliques et dévouées, inspirées et cahotantes, tristes et triomphales.
Qu'est-ce que le jazz ? La question est aussi ancienne que cette musique. Il y a autant de réponses qu'il y a de musiciens jazz, mais ceux-ci préfèrent généralement laisser parler les notes. Si Stanley Péan se risque à l'écriture, c'est pour mieux retourner à l'écoute. Ce recueil n'a donc pas pour vocation de disséquer et de définir les multiples esthétiques du jazz ni de convaincre qui que ce soit de leur valeur. L'auteur s'intéresse plutôt aux propos qu'on tient sur le jazz et sur quelques-uns de ses artisans parmi les plus illustres, à la représentation qu'on en donne dans des oeuvres de création, qu'elles soient cinématographiques, littéraires ou théâtrales.
Stanley Péan raconte des trajectoires de vie, entremêle musique, littérature et cinéma, prend la mesure d'un art aussi fertile et déroutant que le siècle qui l'a vu naître. En point d'orgue, « Black and Blue », un rappel de l'histoire des Afro-Américains dans laquelle ont surgi et grandi en mesure leurs doléances musicales. À l'image du jazz, ces essais sont spontanés et réfléchis, organiques et raffinés.
Ce livre présente 88 chroniques de cinéma signées René Lévesque parues dans Le Clairon de Saint-Hyacinthe entre 1947 et 1949. Le jeune critique, enflammé et irrévérencieux, aborde autant les classiques que la production commerciale, les films de Hollywood comme ceux de la France et du Québec. Par la vaste culture de leur jeune auteur, par son intelligence, par sa largeur de vues, ces textes offrent un portrait unique de la vie culturelle dans le Québec de l'après-guerre.
« Ce qui est violent, pour moi, ce n'est peut-être pas tant la présence physique du public que l'acte de représenter quelque chose de soi, d'intime, de forcément transgressif. Comme si, symboliquement, on rejouait une sorte de scène primitive, on mettait en lumière des choses honteuses, des tabous. Cette exposition de soi, malgré soi, est troublante. Elle se fait de biais, de façon détournée, à travers le corps des autres, des interprètes. Comme metteur en scène, on craint que le public repère cette part dévoilée. Le regard des autres sur son oeuvre se rapproche d'un regard interdit, à la fois désiré et honni ; le regard d'un inconnu sur ton corps nu, qui te fracasse. » Brigitte Haentjens est une des figures majeures du théâtre contemporain. Elle a gagné un fidèle auditoire grâce à son audace dans la programmation et à l'exigence qui marque chacune des productions portant sa signature. Elle propose ici un livre hors norme qui nous montre une artiste en plein processus de création. Elle retrace son parcours depuis l'école de théâtre en France. Elle évoque son passage en Ontario francophone, où sa carrière de metteur en scène a éclos, et son installation au Québec. Surtout, elle parle au présent du travail accompli avec la compagnie qu'elle a fondée, Sibyllines.
Alors que le cinéma américain continue d'accroître sa domination sur les marchés internationaux, le Québec résiste d'une manière étonnante. En effet, en 2004, les films québécois s'accaparaient 14% du marché local, performance remarquable qui constitue une véritable exception à l'échelle occidentale.
L'histoire du cinéma québécois tout entière est conditionnée par les rapports qu'entretiennent les créateurs avec le public local. L'étroitesse du marché québécois ainsi que sa singularité (culturelle et linguistique), à l'intérieur de l'immense marché nord-américain, sont à l'origine de la fragilité économique de cette petite cinématographie tiraillée entre la France et les
États-Unis. L'évolution de la société québécoise transparaît également dans les bouleversements qui marquent l'histoire du cinéma québécois. La société ultra-catholique et fermée sur elle-même des années 1940 et 1950 donne naissance à une première vague de documentaires et de films de fiction; viennent ensuite la Révolution tranquille et la montée nationaliste, qui se traduisent par l'éclosion du cinéma direct et l'effervescence du jeune cinéma de fiction des années 1960; le
désenchantement référendaire, dont l'équivalent est le climat de morosité cinématographique qui persiste de 1980 à 1984 et, enfin, le Québec à l'heure de la mondialisation, celui de l'entrepreneurship, dont l'image reflète le nouveau discours pro-industriel des cinéastes, des producteurs et distributeurs.
Marcel Jean aborde l'industrie cinématographique à partir des films qui en sont issus, et privilégie donc les auteurs par rapport aux producteurs et aux administrateurs. Précisons que Le Cinéma québécois est, comme son titre l'indique, un essai sur le cinéma québécois et non sur le cinéma au Québec. Cet ouvrage traite essentiellement de l'esthétique, de la thématique et, parfois, de la réception publique et critique des films.
Cette nouvelle édition des chansons de Gilles Vigneault reprend le texte établi pour la grande édition des « Écrits » parue au Boréal en 2013. Les lecteurs y trouveront les paroles de près de quatre cents chansons, dont certaines sont inédites, dans des textes définitifs, revus et approuvés par l'auteur.
Glenn Gould (1932-1982) compte parmi les géants de la musique du XXe siècle. Il s'est également gagné une solide réputation d'excentricité. Génie solitaire, capricieux, virtuose hypocondriaque, il a renoncé à donner des concerts en public dès 1964 pour se consacrer à l'exploration de divers médias: enregistrement sonore, radio, télévision, imprimé. Le monde a été pris de court par sa disparition subite à l'âge de cinquante ans, mais sa musique nous semble aujourd'hui toujours aussi révolutionnaire, inattendue, irremplaçable.
« J'ai lu votre texte. Il m'a beaucoup touché. C'est, de toute ma vie, parmi les plus exacts que j'aie lus sur mon travail. » Tels ont été les premiers mots de Denys Arcand à Carl Bergeron, jeune essayiste de quarante ans son cadet, après qu'il a pris connaissance de Un cynique chez les lyriques. En effet, c'est un portrait sensible du cinéaste que l'auteur ébauche ici à travers une lecture et une interprétation serrées de son travail, des premiers films pour l'ONF jusqu'aux films de consécration. Lettré casanier et ironique, lecteur de Gibbon et de Machiavel, pré-boomer étranger au nationalisme canadien-français comme au lyrisme de la Révolution tranquille, Arcand cultive une sensibilité en porte-à-faux avec les grands mythes collectifs qui ont forgé la société québécoise. Cette sensibilité, d'aucuns l'ont qualifiée avec raison de « cynique », sans avoir toujours conscience de la signification du mot, qu'ils associent à un trait de caractère plus qu'à une intelligence des choses. Carl Bergeron remonte aux sources intimes du cynisme philosophique d'Arcand et montre au contraire la filiation trouble et émouvante qui n'a cessé d'unir celui-ci à son pays natal, dans une tension permanente entre le sentiment d'appartenance et la nécessité de faire une oeuvre. En complément de lecture, un Denys Arcand attentif lui fait écho par des commentaires mordants et éclairants, tantôt évoquant des anecdotes, tantôt proposant des explications sur son parcours.
Il y a les cinémathèques pour les conserver et les programmer, mais qu'est-ce qui demeure en chacun de nous des films que nous avons vus pour la première fois au cinéma ? Que reste-t-il de nos amours cinématographiques ? André Habib se livre à une exploration docte et maniaque de ces restes de cinéma qui s'accumulent, en désordre, dans la mémoire du cinéphile, la sienne et celle d'une vingtaine d'autres fous de cinéma qu'il a interrogés et pour qui le septième art est une passion, un vice impuni. Universitaire mais mordu, il signe un essai sur la cinéphilie qu'il considère comme une discipline anarchique.
S'intéresser à Paul-Émile Borduas, à ses succès comme à ses échecs, à ses espoirs comme à ses doutes, c'est chercher à comprendre le devenir d'une communauté canadienne-française qui tentait, dans les années 40 et 50, de s'approprier une modernité troublante et fugitive.
Comme dans ses premiers travaux sur Fernand Dumont ou Gérard Pelletier, la question qui anime Jean-Philippe Warren est celle des origines de la Révolution tranquille. Mais cette fois-ci la démarche est différente, puisqu'il étudie un homme qui a très tôt rompu avec le Canada français de son enfance et a tenté de lui substituer une éthique radicalement autre. Il s'agit donc de cerner les méandres de l'évolution ayant conduit Borduas à adopter une méthode picturale en rupture nette avec l'académisme de son temps, et aussi de dégager de manière globale sa vision de la vie et de la société.
En ajoutant une touche nouvelle au portrait déjà esquissé d'un des plus grands artistes et intellectuels canadiens du xxe siècle, ce livre permet de jeter un éclairage neuf sur une période charnière de l'histoire du Québec.
Vers 1976, Denys Arcand a écrit, pour une série qui s'appellerait Empire Inc., un épisode qui se passait à l'époque de la Seconde Guerre mondiale. Dix ans plus tôt, il s'était déjà intéressé au rôle qu'avaient joué les communistes canadiens et américains pendant la guerre. Dans bien des cas, les alliances objectives entre le grand capital et la hiérarchie communiste s'étaient faites sur le dos des gauchistes naïfs. Arcand avait aussi envie de parler de l'abîme infranchissable qui séparait à cette époque ces presbytériens richissimes anglophones et les masses laborieuses catholiques francophones.
L'épisode n'a jamais été tourné, mais nous pouvons en lire le texte ici, accompagné de trois autres inédits. Chacun de ces textes peut se lire comme une nouvelle ou un court roman dialogué. Les personnages, les thèmes, la composition, la tonalité à la fois légère et grave, toute leur écriture, en somme, compose un univers qui annonce directement Jésus de Montréal, Les Invasions barbares et L'Âge des ténèbres et illustre à merveille ce style et ce regard si particuliers qui caractérisent toute l'oeuvre de Denys Arcand.
Chacun des quatre textes est précédé d'une brève présentation signée Denys Arcand.
Dans L'Art du bel canto, Léopold Simoneau rassemble ses réflexions sur le chant, mûries au cours d'une longue et brillante carrière internationale et de nombreuses années d'enseignement. Pureté de la voyelle, liberté de l'émission, conduite du souffle, style et interprétation, Léopold Simoneau aborde toutes ces questions dans une langue simple et en s'attachant à décrire le plus fidèlement possible l'expérience du geste chanté.
Cette nouvelle édition d'un irremplaçable ouvrage de référence présente un inventaire précis et aussi complet que possible du cinéma québécois, depuis les débuts jusqu'à l'an 2006. Le cinéphile y trouvera rassemblées en un seul volume des données essentielles sur les réalisateurs, les scénaristes, les acteurs, les producteurs et les techniciens, comprenant vidéographie, musicographie et bibliographie. Des articles sont également consacrés à des thèmes comme les salles de cinéma, les festivals, les ciné-clubs, la censure, le cinéma d'animation, le cinéma expérimental, le cinéma gai, la distribution, la coproduction, les associations et regroupements professionnels et les organismes publics.
Enfin, ce dictionnaire recense, dans une forme facile à consulter, les génériques abrégés de plus de quatre cents films, des plus anciens aux plus récents.
Au total, ce dictionnaire comprend près de 800 articles, rédigés par 74 spécialistes, et plus de 150 illustrations.