Emmanuel Carrère
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Au lendemain de la Deuxième guerre mondiale, un jeune bourgeois bordelais rencontre une jeune fille pauvre, apatride, fille d'une aristocrate germano-russe ruinée et d'un Géorgien bipolaire, disparu et certainement fusillé à la Libération. Il devine, en l'épousant, qu'il s'engage dans tout autre chose que l'union paisible avec la jeune bourgeoise bordelaise à laquelle il était promis. Mais il n'imagine pas à quel point, ni quel destin romanesque et quelle somme d'épreuves l'attendent au cours des soixante-et-onze ans de son mariage avec Hélène Zourabichvili, qui deviendra sous son nom à lui, Carrère d'Encausse, spécialiste internationalement reconnue de la Russie (mais aussi de l'épizootie du mouton en Ouzbékistan), familière du Kremlin et de ses maîtres successifs, secrétaire perpétuelle de l'Académie française, ni qu'avant de mourir lui-même - « 147 jours après elle et, à mon avis, de chagrin », écrit Emmanuel Carrère - il assistera, dans la cour des Invalides, à ses funérailles nationales.
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«Le 9 janvier 1993, Jean-Claude Romand a tué sa femme, ses enfants, ses parents, puis tenté, mais en vain, de se tuer lui-même. L'enquête a révélé qu'il n'était pas médecin comme il le prétendait et, chose plus difficile encore à croire, qu'il n'était rien d'autre. Il mentait depuis dix-huit ans, et ce mensonge ne recouvrait rien. Près d'être découvert, il a préféré supprimer ceux dont il ne pouvait supporter le regard. Il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.Je suis entré en relation avec lui, j'ai assisté à son procès. J'ai essayé de raconter précisément, jour après jour, cette vie de solitude, d'imposture et d'absence. D'imaginer ce qui tournait dans sa tête au long des heures vides, sans projet ni témoin, qu'il était supposé passer à son travail et passait en réalité sur des parkings d'autoroute ou dans les forêts du Jura. De comprendre, enfin, ce qui dans une expérience humaine aussi extrême m'a touché de si près et touche, je crois, chacun d'entre nous.»
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« Je pense qu'entre le moment où nous entrerons dans cette salle d'audience et celui où nous en sortirons, quelque chose en nous tous aura bougé. On ne sait pas ce qu'on attend, on ne sait pas ce qui arrivera. On y va. »
V13 : c'est le nom de code du procès des attentats terroristes qui, le vendredi 13 novembre 2015, ont causé 130 morts au Stade de France, sur des terrasses de l'Est parisien, dans la salle de concert du Bataclan. 14 accusés, 1 800 parties civiles, 350 avocats, un dossier haut de 53 mètres : ce procès hors norme a duré neuf mois, de septembre 2021 à juin 2022. Je l'ai suivi, du premier au dernier jour, pour l'hebdomadaire L'Obs. Expérience éprouvante, souvent bouleversante, fascinante même quand elle était ennuyeuse. Une traversée.
E. C. -
«Limonov n'est pas un personnage de fiction. Il existe. Je le connais. Il a été voyou en Ukraine ; idole de l'underground soviétique sous Brejnev ; clochard, puis valet de chambre d'un milliardaire à Manhattan ; écrivain branché à Paris ; soldat perdu dans les guerres des Balkans ; et maintenant, dans l'immense bordel de l'après-communisme en Russie, vieux chef charismatique d'un parti de jeunes desperados. Lui-même se voit comme un héros, on peut le considérer comme un salaud : je suspends pour ma part mon jugement. C'est une vie dangereuse, ambiguë : un vrai roman d'aventures. C'est aussi, je crois, une vie qui raconte quelque chose. Pas seulement sur lui, Limonov, pas seulement sur la Russie, mais sur notre histoire à tous depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.» Emmanuel Carrère.
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«Sans me vanter, je suis exceptionnellement doué pour faire d'une vie qui aurait tout pour être heureuse un véritable enfer.» Janvier 2015, Emmanuel Carrère rejoint un stage intensif de méditation. Son but : écrire un petit livre souriant et subtil sur le yoga. Mais son projet est bouleversé lorsqu'il est diagnostiqué bipolaire de type II. S'ensuivent une lourde dépression, une aventure passionnelle, un séjour en hôpital psychiatrique, des attentats, des deuils et un atelier d'écriture sur une île grecque. Par une écriture sublimée, Emmanuel Carrère nous transporte dans son intimité la plus profonde et sa quête d'unité perdue.
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Nouvelle édition en 2017
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"A un moment de ma vie, j'ai été chrétien. Cela a duré trois ans. C'est passé. Affaire classée, alors ? Il faut qu'elle ne le soit pas tout à fait pour que, vingt ans plus tard, j'aie éprouvé le besoin d'y revenir. Ces chemins du Nouveau Testament que j'ai autrefois parcourus en croyant, je les parcours aujourd'hui - en romancier ? en historien ? Disons en enquêteur. "
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Trois portraits : Philip K. Dick, Édouard Limonov, saint Luc. Un écrivain de science-fiction, devenu fou pour comprendre la folie du monde. Un aventurier russe, errant dans les décombres du communisme. Un médecin grec, auteur d'un des quatre récits appelés Évangiles, par quoi nous connaissons le personnage le plus mystérieux de l'Histoire, Jésus de Nazareth. Trois façons d'illustrer la formule d'un célèbre psychanalyste : «Le réel, c'est quand on se cogne.»
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L'uchronie, c'est l'histoire qui aurait pu se passer si elle s'était passée autrement. Si le nez de Cléopâtre avait été plus court, si Napoléon avait vaincu à Waterloo, si l'inconnue croisée hier dans l'autobus avait répondu à votre sourire. Bifurcations. Réalités alternatives. Mondes parallèles où nous aurions pu vivre et peut-être vivons, sans le savoir, d'autres vies. Ce livre est paru pour la première fois en 1986 aux éditions P.O.L sous le titre Le Détroit de Behring.
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A la fois quête des origines, carnet de bord, récit d'un fait divers et d'une passion amoureuse, Un roman russe est une oeuvre autobiographique dense et captivante. Emmanuel Carrère y restitue avec talent la complexité d'un homme dont la vie ressemble à ses livres.
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Un jour, pensant faire sourire votre femme et vos amis, vous rasez la moustache que vous portiez depuis dix ans. Personne ne le remarque ou, pire, chacun feint de ne l'avoir pas remarqué, et c'est vous qui souriez jaune. Tellement jaune que, bientôt, vous ne souriez plus du tout. Vous insistez, on vous assure que vous n'avez jamais eu de moustache. Deviendriez-vous fou ? Voudrait-on vous le faire croire ? Ou quelque chose, dans l'ordre du monde, se serait-il détraqué à vos dépens ? L'histoire, en tout cas, finit forcément très mal et, d'interprétations impossibles en fuite irraisonnée, ne vous laisse aucune porte de sortie. Ou bien si, une, qu'ouvrent les dernières pages et qu'il est fortement déconseillé d'emprunter pour entrer dans le livre. Vous voici prévenu.
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Dès le début de cette histoire, une menace plane sur Nicolas. Nous le sentons, nous le savons, tout comme il le sait, au fond de lui-même l'a toujours su. Pendant la classe de neige, ses peurs d'enfant vont tourner au cauchemar. Et si nous ignorons d'où va surgir le danger, quelle forme il va prendre, qui va en être l'instrument, nous savons que quelque chose est en marche. Quelque chose de terrible, qui ne s'arrêtera pas.
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Le Zéro et l'infini
Arthur Koestler
- Le Livre de Poche
- Le Livre De Poche Biblio
- 13 Novembre 2024
- 9782253246947
« L'histoire ne connaît ni oscillations ni scrupules. Elle s'écoule vers son but, lourde et imperturbable. » Lors des purges staliniennes des années 1930, Roubachov, un ancien responsable du régime soviétique, se retrouve dans les geôles de Staline. Au fil des interrogatoires effroyables avec l'un de ses anciens adjoints, ce cadre fidèle au Parti est pris au piège d'une idéologie barbare et intransigeante dont il a été l'un des instigateurs. Car, dans un État communiste - chaque citoyen le sait -, l'individu est zéro, et le Parti est l'infini. À présent, Roubachov doit faire un choix : obéir aux ordres ou suivre sa raison au péril de sa vie. Ce chef-d'oeuvre de la littérature du XXe siècle brosse un portrait incisif et sans fard de la conscience de l'homme sous un régime totalitaire. Le Zéro et l'Infini est enfin traduit d'après le manuscrit original, retrouvé en 2015.
Près de quatre-vingts ans après sa première publication en français, cet ouvrage n'a rien perdu de sa force. Isaure Hiace, Le Temps.
Traduction de l'allemand par Olivier Mannoni d'après le manuscrit original de 1940. -
Édition de l'auteur
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L'existence de Philip K. Dick, illustre auteur de science-fiction, fut soumise à la force débordante de son imagination. Tour à tour époux modèle, grand psychotique, fervent catholique ou encore junkie, un doute incessant l'habite : Sommes-nous vraiment réels ? Vivants ou bien morts ? Les multiples détails de sa vie permettent de mieux saisir les dérives de cet excentrique. D'effleurer le génie de celui qu'on disait fou, névrosé et paranoïaque.
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Le journaliste et l'assassin
Janet Malcolm
- Éditions du sous-sol
- Souterrains
- 19 Janvier 2024
- 9782364687615
S'aventurer dans la lecture d'un livre de Janet Malcolm est une tâche aussi passionnante que dangereuse. Il faut parfois effectuer maints détours pour approcher et saisir le coeur de ce qui nous concerne. Le Journaliste et l'Assassin ne fait pas exception et c'est par le biais d'un fait divers que Janet Malcolm interroge la relation entre l'écrivain et son sujet.
L'histoire est à tiroirs : le 17 février 1970, une mère et ses deux fillettes sont retrouvées assassinées dans leur appartement. Jeffrey MacDonald, le père blessé, ancien médecin militaire, est d'abord innocenté avant que les soupçons nombreux n'en fassent le principal suspect. Un écrivain sans succès, Joe McGinniss, s'intéresse à l'affaire et entre en contact avec le présumé coupable et ses avocats. Une relation d'amitié naît, les deux hommes se côtoient jusqu'au procès, échangent, s'écrivent, se confient jusqu'au verdict qui condamne MacDonald à la prison à vie. Accablé, l'écrivain ne cesse de témoigner son affection et sa tristesse dans leur correspondance. Quatre ans plus tard, le livre paraît. Mais à la grande stupéfaction du prisonnier, celui qu'il croyait être son ami offre un portrait à charge d'un homme qu'il considère comme un psychopathe et dont la culpabilité est à ses yeux une certitude. MacDonald du fond de sa cellule attaque le journaliste pour «tromperie et violation du contrat». C'est le début d'une folle affaire judiciaire dont l'objet n'est autre que ce dilemme moral posé à quiconque s'empare par la plume de la vie des autres.
Le journaliste qui n'est ni trop bête ni trop imbu de lui-même pour regarder les choses en face le sait bien : ce qu'il fait est moralement indéfendable. -
Ce livre réunit des articles d'Emmanuel Carrère depuis 25 ans. De L'Obs à La Règle du jeu , enpassant par Les Inrockuptibles ou XXI , de l'amour à la politique, du cinéma à la société et desfaits divers à l'intime, on y vit avec l'auteur, ses doutes, ses échecs (une calamiteuse interviewde Catherine Deneuve...), ses enthousiasmes, de Truman Capote à Sébastien Japrisot, d'AlanTuring à Luke Rhinehart. On plonge dans de grands reportages sur la Roumanie, sur une junkieaméricaine, sur la Russie, sur le forum de Davos. On lit aussi des préfaces à Moll Flandersde Defoe, aux nouvelles de Philip K. Dick ou encore à Epépé de Ferenc Karinthy. L'auteur estmême « envoyé spécial dans le coeur des hommes » et, plus particulièrement, dans le sien.
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Frédérique est professeur de collège. Elle vit avec son fils Quentin, séparée de son mari Jean-Pierre, qu'elle voit souvent, avec qui elle passe parfois des vacances. Ainsi les quelques jours de la Toussaint, à Trouville. Si on allait finir la soirée au casino ? La roulette ? Un jeu simple. Frédérique a trente-six ans. Elle joue pour la première fois le 36, perd, rejoue, gagne. Et rentre à Paris. Elle étudie, comme on prépare un concours, les différentes catégories de mises : plein, transversale, cheval, sizain... Et repart jouer. Par passion ? Allons donc. Ces vertiges lui font mal. Son lot, c'est l'envie de les éprouver. Un jour pourtant, sans rien décider, elle abandonne à la roulette la conduite de sa vie et se met au pied du mur, en espérant, après l'avoir sauté, être enfin délivrée, hors d'atteinte...
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Au début de l'été 1816 - un été pourri -, le hasard réunit au bord du lac de Genève Lord Byron, son médecin Polidori, le poète Shelley et sa très jeune femme, Mary. Pour divertir la compagnie, Byron proposa que chacun écrivit un récit terrifiant. Ce pari, une série de conversations nocturnes et un cauchemar inspirèrent à Mary Shelley son roman Frankenstein. Cette anecdote d'histoire littéraire et un jeu de société forment le point de départ de Bravoure. Pour connaître le point d'arrivée, le mieux est encore de retourner le livre et de commencer à la première page.
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V13 : c'est le nom de code du procès des attentats terroristes qui, le vendredi 13 novembre 2015, ont causé 130 morts au Stade de France, sur des terrasses de l'est parisien, dans la salle de concert du Bataclan. 14 accusés, 1800 parties civiles, 350 avocats, un dossier haut de 53 mètres : ce procès hors norme a duré neuf mois, de septembre 2021 à juin 2022. Je l'ai suivi, du premier au dernier jour, pour l'hebdomadaire L'Obs. Expérience éprouvante, souvent bouleversante, fascinante même quand elle était ennuyeuse. Une traversée.
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Les chuchoteurs Tome 1 ; vivre et survivre sous Staline
Orlando Figès
- Folio
- Folio Histoire
- 20 Février 2014
- 9782070456475
Mêlant magistralement la grande et la petite histoire, Orlando Figes tisse sous nos yeux la trame de la fresque tragique du peuple soviétique sous Staline. Ce sont les Chuchoteurs, les victimes, toutes les victimes, qui prennent ici la parole, aussi bien celles qui ont succombé par millions que celles qui ont survécu en s'efforçant d'intérioriser les valeurs et les idéaux soviétiques, seul moyen de faire taire les doutes et les peurs. Salué dès sa parution comme un chef-d'oeuvre alliant rigueur savante et souffle littéraire, Les Chuchoteurs nous invite à pénétrer, en suivant une mosaïque d'histoires personnelles, dans la vie et l'esprit des Soviétiques sous le stalinisme.
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Ce roman, le premier d'Emmanuel Carrère a été publié en 1983 chez Flammarion. C'est une histoire qui n'est ni tout à fait vraie, ni tout à fait rêvée. C'est une belle histoire, aussi exaltante que les récits d'aventure ou d'initiations les plus emportés, avec, en plus ce côté inaugural, fou et touffu des premiers textes de génie.
Une nuit, un scénariste de Hollywood imagina en rêve la plus gracieuse et originale des histoires. Du début à la fin, il en suivit la progression dramatique imparable, les péripéties, l'agencement ingénieux et naturel. Dans un demi-sommeil, il griffonna quelques mots qui, peut-être, lui permettraient de reconstituer la merveille, le lendemain. Au matin, il trouva sur son bloc le résumé lapidaire de ce qui lui avait paru si neuf - et qui l'était, n'en doutons pas : Boy meets girl. On pourrait résumer ainsi L'Amie du jaguar : un garçon rencontre une fille. Son sujet choisi, l'auteur a tâché d'organiser cette rencontre et de raconter ce qui en résulte selon la capricieuse nécessité qui, dans son rêve, avait émerveillé le scénariste. Ainsi est-il question, dans ce roman, des rites funéraires en usage dans la colonie française de Surabaya (Indonésie), d'un jeu appelé le loto chantant, des rapports entre les sentiments exprimés dans une lettre et le bureau de poste choisi pour l'expédier, de stations prolongées dans des ascenseurs, de parenthèses, d'un ou plusieurs crimes atroces dissimulés dans un manuel de graphologie, de grimaces, de quatorze karatékas, d'un trafic de zombies entre Biarritz et Surabaya, d'amour surtout et de fabulations. Cette liste, bien entendu, n'est pas exhaustive.
À partir de ces éléments si divers, à partir de ce foisonnement, l'auteur a bâti une construction savante, solide, comme un roman policier où chaque détail, aussi infime soit-il, a son importance, dont les brusques accélérations, les tournants imprévus, les rebondissements inattendus, le suspense témoignent beaucoup plus que de l'aisance prometteuse d'un jeune romancier d'alors 25 ans.
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Lire, voir, penser l'oeuvre de Jean-Philippe Toussaint
Collectif
- IMPRESSIONS NOUVELLES
- Reflexions Faites
- 3 Septembre 2020
- 9782874497780
Ce livre entend restituer pour un large public l'essentiel des travaux et des débats du colloque international qui s'est tenu Bordeaux du 18 au 21 juin 2019. Ce colloque a réuni une trentaine d'universitaires, d'artistes, de spécialistes de l'oeuvre de Jean-Philippe Toussaint, en provenance de 11 pays et de plus de 20 universités et institutions. Organisée en présence de l'écrivain, diffusée en temps réel sur internet, cette manifestation a eu l'ambition de contribuer à un renouvellement des modes de partage et de transmission dans le domaine de la littérature contemporaine et de sa critique. C'est Benoît Peeters qui a eu la charge d'en « modérer » les discussions.
Avec des contributions d'écrivains comme François Bon, Emmanuel Carrère, Marianne Kaas et Michiaki Tanimoto.
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Les conquérants d'un nouveau monde ; essai sur le cinéma americain
Michel Ciment
- Folio
- Folio Essais
- 10 Avril 2015
- 9782070461622
Publiée à l'orée des années 1980, la première édition de cet ouvrage se distinguait déjà. La présence massive des films américains sur les écrans du monde entier, leurs liens avec l'argent et la publicité, leur fonction idéologique, leur popularité aussi avaient longtemps entraîné, de la part de nombreux critiques, une position de défense et de suspicion. S'arrêtant sur l'impact que ce cinéma avait eu sur la formation des grands réalisateurs européens, Michel Ciment dévoilait les ingrédients du succès : la préoccupation constante d'un rapport avec les spectateurs, une attention de chaque instant à la direction d'acteurs, un équilibre enfin entre la plastique et la dynamique, entre le cadre et le montage - conjointement donc, le mouvement et l'image. Il s'attachait à certains thèmes : l'influence des Viennois (von Stroheim, von Sternberg, Wilder) ; la notion d'«auteur» ; le western.
Aujourd'hui, dans ces 37 essais, il élargit plus encore la réflexion, s'arrêtant au système hollywoodien. Même pris dans la tourmente de l'Histoire, celui-ci n'a cessé de faire naître tant de chefs-d'oeuvre qu'on ne peut que s'interroger sur cette fabuleuse moisson. Face aux contraintes du système, les réalisateurs ont déployé ruse, ténacité, courage pour véritablement devenir les conquérants d'un nouveau monde, les bâtisseurs d'une industrie qui permit à leur art de s'épanouir.