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L'Arche
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Au début un rêve : fabriquer une marionnette qui saurait danser, faire de l'escrime et exécuter des sauts périlleux.
Et puis la surprise : le pantin, à peine ébauché, commence à avoir sa propre vie. Pire, après les premiers pas, un peu boiteux, il prend la porte et disparaît. Gepetto, son créateur, se met à sa poursuite et s'aperçoit que Pinocchio, malgré ses traits humains, n'est pas un enfant facile à éduquer ; il finit trop souvent par succomber à la tentation et par s'écarter du droit chemin. Dès leur parution en 1878 à Florence, le succès des Aventures de Pinocchio fut grand.
Les nombreuses rééditions encore aujourd'hui en témoignent. Mais curieusement, il n'y a, parmi toutes les éditions disponibles en France, aucune adaptation théâtrale. Et pourtant, à bien des égards, le livre appelle une version scénique. L'adaptation proposée ici a été établie par Lee Hall qui, on s'en souvient, est également le scénariste du film Billy Elliot.
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Pour chacune,Hamlet est le miroir de son propre visage, son destin, son déclin. Ici nous rencontrons la politique et la morale, la liberté et la violence, l'amour et la haine, et l'antagonisme entre la pensée et l'action. La pièce est un polar, et à la fois un drame de famille et une tragédie métaphysique.
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Divisible par lui-même et par un : Divisible by itself and one
Kae Tempest
- L'Arche
- Des Écrits Pour La Parole
- 17 Octobre 2025
- 9782381980928
Le nouveau recueil poétique de Kae Tempest renoue avec les motifs puissants de Étreins-toi et Courir sur les cordes, où quête de soi et identité rencontrent la relation amoureuse. Ici, Kae s'engage dans une poésie plus introspective, explorant les ressorts intimes de la pulsion de vie, qui se cognent aux injonctions sociales. De ces poèmes émane un puissant désir de se relier à la nature dans ses manifestations les plus simples (un bruissement de feuilles, ou un chant d'oiseaux dans la forêt) qui prennent la forme de calligrammes, propres à donner corps à la contemplation.
Au fil de ces fragments de vie, Kae Tempest ne cesse de rappeler la terrible torpeur du quotidien, dépassée par la puissance du lien aux autres et la force de la multitude. Divisible par lui-même et par un est un livre sur l'enveloppe humaine, le corps éprouvé comme frontière et par lequel le monde nous lit. Il ressort de ces vers un profond souhait d'authenticité, et tout l'effort que coûte de s'arracher à soi, aux masques sociaux imposés par une société normative, aux modèles d'épanouissement fixés par le couple ou un travail productif. Cette quête d'intégrité est sans doute le motif qui fait de Kae Tempest une voix si originale de notre époque. -
La Mouette est aussi une invitation à vivre libre, à tracer des lignes qui sortent du cadre étroit où la société veut nous enfermer.
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Courir sur les cordes : Running upon the wires
Kae Tempest
- L'Arche
- Des Écrits Pour La Parole
- 18 Octobre 2024
- 9782381980744
Histoire d'amour racontée à rebours, "Tes doigts sur mes cordes" de Kae Tempest remonte le fil d'une relation amoureuse et ravive
la beauté des sentiments naissants. « Je suis né·e pour e^tre
ton lit / C'est pour cca que je nais encore » réve'le le tout premier poe'me - infinie circularité d'un désir qui meurt pour renai^tre.
E'crit en 2018, peu apre's Qu'on leur donne le chaos, ce recueil est le plus personnel que Kae Tempest ait jamais écrit. Ces poe'mes racontent le souffle coupé de la rupture et le souffle court des premiers baisers, la torpeur des nuits d'ivresse et
la solitude infinie des matins sans l'e^tre aimée. Poésie d'une grande sensualité, épopée intime sobre et désenchantée, "Tes doigts sur mes cordes" est un mémorial amoureux qui ne peut s'arre^ter de vibrer. Kae Tempest nous fait entrer dans l'intimité des sensations les plus crues, les plus désespérées, désabusée des mots qu'il faut pour le dire. -
En quelque sorte on pourrait qualifier la Tragédie du roi Lear de pièce didactique car l'évolution du personnage principal est soigneusement élaborée. Il apprend l'importance de la patience, et la valeur de ceux qui ne s'arrangent pas des choses telles qu'elles sont.
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Satire sur le monde littéraire, la violence de classe et l'amour, "E'de'ne" est la nouvelle création d'Alice Zeniter, qu'elle mettra elle-me^me en sce'ne au cours de la saison 2024-2025. Prolongeant des réflexions menées dans "Je suis une fille sans histoire" (L'Arche) et dans "Toute une moitié du monde" (Flammarion), autour de la littérature comme enjeu de domination culturelle et de validation sociale, Alice Zeniter propose ici une peinture forte et nuancée de mondes sociaux divergents, inspirée par le roman "Martin Eden" de Jack London.
E'de'ne, jeune femme d'un milieu populaire, tombe amoureuse de Rose, issue de la bourgeoisie culturelle. Dans cette satire sociale, qui rappelle les rapports de domination décrits par Bourdieu, se rencontrent « héritie'res » et précariat ouvrier de la blanchisserie d'un abattoir, ou' E'de'ne travaille pour gagner sa vie. La nuit,
elle écrit. Convaincue malgré la fatigue, le mépris des autres et l'absence d'argent, que c'est là sa vocation. Quelle légitimité sociale pourrait alors offrir la littérature ? D'ou' vient cette conviction que l'on peut devenir écrivain?e alors me^me que son milieu social d'origine semble l'interdire ? « La honte sociale est un fouet tre's efficace, me^me si personne ne sait qui le manie. » Devient-on alors transfuge de classe ? -
Les hommes à leurs heures perdues
Anne Carson
- L'Arche
- Des Écrits Pour La Parole
- 23 Mai 2025
- 9782381980867
Catherine Deneuve, Sigmund Freud, Jean-Luc Godard, Socrate ou encore Virginia Woolf sont parmi les nombreuses figures qui se croisent dans ce nouveau livre d'Anne Carson, réflexion sur le temps, la création et la mort, qui mêle et pastiche les genres avec une liberté sans limites.
Entremêlant commentaires de fragments de poèmes de Sapho, de Catulle ou d'Emily Dickinson, visions et épitaphes, des réécritures contemporaines en tout genre, des Confessions de saint Augustin revisitées dans une chambre à Brooklyn, jusqu'à un remake télé fantasmé où Thucydide converse avec Virginia Woolf, ou un script de scénario sur sa vie en tant que Catherine Deneuve, en professeur de poésie antique troublée par une étudiante, qui atteint son climax avec un essai sur l'impureté féminine, la saleté et le désir dans l'Antiquité, suivi d'un appendice final plus intime sur le temps et la mort, Anne Carson déploie une hybridité littéraire maximale, un jeu infini où comme dans une fête foraine la littérature se regarderait dans les miroirs déformant du temps.
Par une pratique systématique presque naturelle de l'anachronisme, Carson fait se télescoper des mondes, opère des rencontres d'artistes d'époques éloignées, éclaire le présent par les vies antiques, maniant avec virtuosité et ironie l'esthétique du fragment. Telle une odyssée qui explorerait plusieurs galaxies littéraires simultanément, Les hommes à leurs heures perdues est une oeuvre éclatée en mille tessons, aux visions qui se superposent et troublent les frontières de genre. -
Je suis une fille sans histoire
Alice Zeniter
- L'Arche
- Des Écrits Pour La Parole
- 5 Mars 2021
- 9782381980140
« Une bonne histoire, aujourd'hui encore, c'est souvent l'histoire d'un mec qui fait des trucs. Et si ça peut être un peu violent, si ça peut inclure de la viande, une carabine et des lances, c'est mieux... » Mais quelle place accorde-t-on dans ces histoires aux personnages féminins et à la représentation de leur corps ? Alice Zeniter déconstruit le modèle du héros et révèle la manière dont on façonne les grands récits depuis l'Antiquité. De la littérature au discours politique, elle nous raconte avec humour et lucidité les rouages de la fabrique des histoires et le pouvoir de la fiction.
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Il y a dix femmes. Dix corps, dix paroles. Toutes issues du théâtre ou du cinéma : dix contrebandières, toutes habitées par le désir de chercher quelque chose qui n'est pas de ce monde, de combattre la honte, l'asservissement amoureux, les humiliations, la morgue masculine, le silence imposé, les fardeaux de l'héritage ou de l'ambition, pour objecter, exister, vivre, tout changer.
Des femmes du monde du cinéma et du théâtre prennent voix pour réécrire les mythes fondateurs de l'Histoire littéraire dont elles furent les actrices. À des personnages célèbres « réinventés » (Ophélie de Hamlet, Elvire de Dom Juan, Macha de La Mouette, Chimène du Cid), succèdent des figures « historiques » : Thérèse Du Parc, l'une des premières comédiennes de théâtre, de la troupe de Molière avant de rejoindre l'hôtel de Bourgogne, entre grandeur et misères, morte à 35 ans des suites d'un avortement après de multiples maternités, et Margaret Hugues, première actrice professionnelle anglaise, première Desdémone de l'histoire, grande briseuse de conventions sociales. Ou du côté des contemporaines : Peg Entwistle, actrice américaine rongée par le doute qui se suicide en sautant du haut des lettres blanches du panneau Hollywoodland ; Scarlett Johansson qui appelle sa mère en pleine nuit, depuis le tournage de Lost in Translation ; ou encore Charlotte, le personnage interprété par Scarlett Johansson dans ce même film de Sofia Coppola, ultime jeu de miroirs et de questionnement sur l'identité, et de reconquête de son histoire.
Avec ces contrebandières, Fabrice Melquiot déconstruit les héritages culturels de la littérature occidentale, en revisitant les classiques, Shakespeare, Molière, Corneille ou Tchekhov, et ouvrant la voie à des destinées de femmes artistes plus contemporaines. -
Le rêve d'un langage commun
Adrienne Rich, Shira Abramovich
- L'Arche
- Des Écrits Pour La Parole
- 15 Janvier 2025
- 9782381980768
Le silence, l'absence, les mots, les non-dits et l'amour sont au coeur de la poésie d'Adrienne Rich. Dans ce recueil publié en 1978, exploration intime de sa vie à 45 ans, Rich décide de ne plus « faire de la douleur une carrière ». Trouvant l'amour avec une femme durant les années 1970, elle souhaite pouvoir enfin vivre cet amour au grand jour - mais le poids de la société étatsunienne pèse lourdement sur le quotidien. Souvenirs amoureux, histoire familiale et figures tutélaires se mêlent dans sa poésie délicate et attentive aux changements de lumière.
Ses poèmes sont un hommage aux femmes puissantes, à la prise de conscience et à la lutte pour l'existence - de l'intime politique. Des poèmes pour Marie Curie et Elena Sheraeva, alpiniste pionnière, ouvrent le recueil, filiation poétique dans la mort ; un autre évoque Paula Modersohn-Becker - constellations de femmes pour nous guider encore aujourd'hui. -
Comment dire te communiquer un peu de cet / immortel inconditionnel universel débordant transcendant amour qui me remplit le coeur m' élargit l' âme continue toujours et ne s'arrête jamais que j'ai pour toi.
Puissant quatuor érotique, Manque est une quête poétique où mémoire et oubli se rencontrent pour mettre au monde une sensualité nouvelle. Des cendres d'un monde anéanti par la violence intime, familiale, sociale, collective, quatre voix émergent, et s'efforcent de réinventer un lien, une langue commune, guidées par une soif désespérée d'amour. Quatre lettres ou vies ou tensions vers l'au-delà, qui déploient leurs obsessions entre passions et dépression.
Avec Manque, Sarah Kane opère un virage radical dans son écriture. Elle la porte au point de fusion poétique où les voix et les corps tout à la fois se détruisent, se réinventent et se transcendent, et où la langue même devient le théâtre du désir. -
Directement inspirée de L'Opéra des gueux de John Gay, L'opéra de quat'sous est la pièce la plus célèbre de Brecht, créée en 1928 à Berlin et mise en musique par Kurt Weill. En rupture avec la tradition de l'opérette légère du début du xxe siècle, la pièce connaît rapidement un succès retentissant. Sa portée politique, à l'aube du grand krach boursier de 1929, est novatrice : Brecht y prend pour sujets la pègre et les classes populaires. Peachum, roi des mendiants monnayant la pitié des gens, et Mac-la-Lame, sordide criminel inspiré par Jack L'Éventreur, s'affrontent dans une Londres immorale. Lorsque Mac dérobe la fille de Peachum pour l'épouser et l'exploiter à ses fins, la guerre des gangs est déclarée. Prostituées, clochards, voleurs et policiers véreux tentent de tirer leur épingle du jeu.
Tout au long du xxe siècle, la chanson Mack-the-Knife tirée de la pièce a inspiré de nombreux interprètes de jazz comme Louis Armstrong et Ella Fitzgerald.
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Empreinte de poésie convulsive et de désespoir clinique, 4.48
psychose est une oeuvre de mort annoncée. Une personne sans
identité, déjà morte au monde, internée dans un hôpital où elle
assiste à la destruction progressive de ses facultés, y adresse sa
prière, entre rage et catalepsie. Elle lutte pour dire son aversion
pour ce monde de mensonges, sa déchirure intérieure, sa fêlure
profonde dans un lumineux élan de vie et de vérité.
Le texte est suivi de Skin, un inédit sur le racisme et la violence,
écrit par Sarah Kane et réalisé par Vincent O'Connell en 1995.
Embrassez la beauté des mensonges
la folie chronique de ceux qui ne sont pas fous
Souviens-toi de la lumière et crois en la lumière.
Rien n'est plus important.
Prends garde aux apparences et sois droit dans ton jugement.
Tout va bien. Ça va finir par aller mieux.
la déchirure commence
En 2001, L'Arche publiait 4.48 Psychose, texte posthume de
Sarah Kane. 23 ans plus tard, une nouvelle traduction de cette
pierre angulaire du catalogue semblait nécessaire : Vanasay
Khamphommala signe ici une traduction historique en
totale pertinence avec le texte de Kane qui décloisonne les
imaginaires de genre et les érotismes, en utilisant une police
inclusive : BBB Baskervvol du collectif Bye Bye Binary. -
Antigone nous est sympathique parce qu'elle a le courage de se révolter contre Créon, qui incarne la machine broyeuse de l'État. Il interdit l'enterrement de Polynice, son frère. Antigone ne peut accepter le verdict de Créon.
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21 grands noms de la scène poétique francophone se racontent. Ces lettres racontent leur parcours, leur intimité, leur place dans la société des lettres. Dans ces billets, mots d'humeur, mots d'ordre pour un nouvel ordre du monde, elles prennent le contre-pied d'un lyrisme classique. La femme n'est pas (seulement) Muse, mais Poète, Musicienne, Inspiratrice, Agente de son propre désir. Poésie verticale et adressée, ces lettres racontent les combats, les dialogues et les rencontres qui font de l'écriture une matière politique. Une chair à vif, une matière spirituelle inflammable, une sensualité sans contraintes. Dotées d'une virulence poétique radicale et troublante, ces lettres racontent une soif de partage, un désir de transmission, un rêve de l'autre, l'histoire d'une reconquête de soi.s.
Auteurs: Aurélie Olivier, Chloé Delaume, Sonia Chiambretto, Rébecca Chaillon, Adel Tincelin, Rim Battal, Liliane Giraudon, Ryoko Sekiguchi, Nathalie Quintane, Milady Renoir, Sophie G. Lucas, Marina Skalova, Lisette Lombé, Édith Azam, Ouanessa Younsi, Sandra Moussempès, Michèle Métail, RER Q -
Nos territoires
Jessica Biermann Grunstein
- L'Arche
- Des Écrits Pour La Parole
- 14 Mars 2025
- 9782381980829
Duos familiaux de langues et pays multiples, Nos territoires met la parole au coeur de l'écriture. Ces langues plus toujours parlées mais objets de fantasmes, de regrets, d'un sentiment de trahison envers sa culture. L'exil hors de sa langue natale et l'expérience d'une trahison envers une partie de soi-même. Perdre ses mots, bégayer, sentir un espace se fracturer entre soi et ses ancêtres, vaciller de tout son être.
Nos territoires c'est la langue comme transmission et comme enjeu de pouvoir, d'affirmation, de reconnaissance, et d'une possible reconquête de soi.
Nos territoires ce sont les mots perdus, les langues non transmises, qui s'éteignent dans l'indifférence du monde, les héritages avortés et les lignées interrompues, les mémoires familiales trahies mais bien vivaces, les rêves brisés toujours tenaces.
Face au lissage des différences et à l'abolition des mixités souhaitée par certains, Nos territoires brandit la richesse de ces êtres aux langues-mondes, comme autant de territoires où inventer et grandir libre. -
La résistible ascension d'Arturo Ui
Bertolt Brecht
- L'Arche
- Scene Ouverte
- 11 Septembre 2012
- 9782851817938
Chef minable d'une bande de gangsters du Bronx, Arturo Ui parvient à s'imposer par la terreur comme « protecteur » du trust du chou-fleur à Chicago. Il réduit au silence un politicien corrompu, Hindsborough, fait éliminer par Gori et Gobbola, ses séides, un homme de main à lui, assassine le patron du trust des légumes de Cicero, la ville voisine, et séduit la veuve de celui-ci, quasiment sur le cercueil de la victime. Le résultat est que l'on vote partout pour lui, tant à Cicero qu'à Chicago. D'autres crimes et d'autres conquêtes suivront. Rien n'arrêtera Arturo Ui, hormis les peuples, qui finiront par en avoir raison. « Mais il ne faut pas nous chanter victoire, il est encore trop tôt : le ventre est encore fécond, d'où a surgi la bête immonde. »
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Sur une île ravagée par le passage d'une tempête, par l'oppression sociale et la misère, un choeur de femmes veille sur la plage, dans un camp de fortune. Près d'elles, une grotte où vit Philoctète, abandonné dix ans auparavant. Il survit tant bien que mal à la douleur que lui inflige sa blessure, taraudé par le sentiment d'injustice et les symptômes d'un stress post-traumatique.
Quand Ulysse débarque sur la plage accompagné d'un jeune soldat, c'est une invitation à partir qui est offerte à Philoctète - mais l'espoir se drape de mensonge.
Cette réécriture du mythe de Philoctète donne un nouveau souffle à ces personnages blessés dans la tourmente d'une vie contemporaine, par cette langue mythique déjà présente dans Les Nouveaux Anciens ou Étreins-toi. Tempest met ici les masculinités mortifères de Sophocle en échec : si la pièce antique encensait la gloire guerrière et l'intervention divine, Paradis se concentre sur l'humain contemporain en proie à des remises en question écologiques et sociales, et des politiques d'immigration violentes et inhumaines. Entre l'arc magique d'Hercules et l'écran plat, les soldats pleurent enfin leurs pertes. -
Qu'on leur donne le chaos ; let them eat chaos
Kae Tempest
- L'Arche
- Des Écrits Pour La Parole
- 18 Novembre 2022
- 9782381980447
4 h 18 du mat'.
7 paires d'yeux écarquillées, incapables de dormir.
Jemma. Esther. Alicia. Pete. Bradley. Zoé. Pious 7 âmes vidées, 7 coeurs brisés, sous le ciel grondant de Londres, en plein cauchemar éveillé.
7 îlots de solitude en proie à l'anxiété voient leur vie défiler à un tempo effréné.
Dans ce poème urbain, qui rappelle les rythmes, syncopes et la narration épique des Nouveaux Anciens, Kae Tempest reflète la misère de ses contemporains, engoncés dans leur vie et assoiffés d'étourdissements. Des nouveaux quartiers huppés de la capitale aux rives désenchantées de nos cerveaux aliénés, sous acide et sous pression, elle raconte les injonctions à la consommation effrénée, les atermoiements d'une génération désenchantée qui cherche dans l'épuisement des échappatoires à la vitesse, l'oubli des guerres et des violences, pillages pour assouvir nos désirs de possession et de puissance. -
Dans ce poème épique urbain, des vies modernes désenchantées sont revisitées par les mythes anciens et les dieux antiques. Kate Tempest célèbre l'humain trop humain des supermarchés, des rues, des bars et des open-space, entre poésie, rap et « spoken word ». Pour «Les nouveaux anciens», la rapeuse-poète a reçu en 2013 le prestigieux Prix de poésie Ted Hughes.
Traduit de l'anglais par D' De Kabal et Louise Bartlett.
Fable urbaine contemporaine, entre rap, poésie et épopée dramatique, Les nouveaux anciens renoue avec la ballade antique en embrassant toutes ses formes dans une magistrale et puissante unité. Kevin, Jane, Mary, Brian, Thomas et Clive, héros ordinaires, dieux d'aujourd'hui, ignorent tout de leurs liens de parenté et s'illustrent par leurs espoirs et désillusions, leur jalousie, bravoure et trivialité. Les anciens mythes résonnent dans ces vies désenchantées, où surgit la beauté de l'humain loin de l'indifférence cynique du monde contemporain.
Brand New Ancients (Les nouveaux anciens) est lauréat du prix de poésie Ted Hughes en 2012. -
De Londres à Accra, de Johannesburg à Kampala, le Barber Shop est un haut lieu de la socialisation intergénérationnelle pour les afrodescendants, un lieu où les langues se délient. Dans cette pièce qui traverse les continents, en une journée et en six villes, Inua Ellams interroge les masculinités noires contemporaines en recréant le rythme des conversations chez le barbier alors que le match Chelsea / Barcelone va commencer.
L'exil, l'éducation ou la politique sont les sujets de discussion à bâtons rompus, où les différences s'expriment en passant d'un pays et d'une langue à une autre. Le Barber Shop rassemble pères, fils, oncles, amis d'enfance ou inconnus le temps d'une coupe de cheveux, un lieu d'accueil pour s'ouvrir sur des inquiétudes personnelles ou l'actualité mondiale, un lieu pour faire revivre les souvenirs d'un pays quitté depuis longtemps, un lieu pour être ensemble. -
Dans Charbon, Lorde explore les différentes facettes de son identité (noire, lesbienne, mère, guerrière, poète) à travers l'image du charbon devenant diamant, avec la poésie comme outil de transformation de soi, poursuivant l'héritage poétique symboliste. La transmission et la mémoire sont très présentes dans le recueil, notamment dans des adresses à ses enfants ou aux femmes, poussant chacune à l'émancipation par l'affirmation de la complexité des identités. Ce nouveau recueil montre l'articulation indispensable des pratiques théoriques et poétiques dans son oeuvre. Publié deux ans avant The Black Unicorn aux Etats-Unis, Coal montre clairement la montée en puissance de la prise de parole politique par la poésie pour Lorde, comme outil indispensable pour repenser l'articulation des différents rapports d'oppression dans les sociétés occidentales contemporaines
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Au début des années 1970, une mère et sa fille de 56 ans vivent dans un immense manoir à East Hampton, station balnéaire de la bourgeoisie new-yorkaise. Mais depuis plusieurs années, le manoir se dégrade : Big Eddie et Small Eddie ne vivent plus que dans une seule pièce, avec des dizaines de chats et quelques ratons laveurs. Dans cette chambre, encombrée du sol au plafond, elles mangent, lisent les journaux, évoquent des souvenirs, font rarement le ménage, et se demandent comment elles font pour se supporter.
Edith Ewing Bouvier Beale et Edith Bouvier Beale sont deux icônes camp du XXe siècle, rendues célèbres par le documentaire Grey Gardens de 1975 sur leur vie dans leur manoir délabré. L'Art de la chute de Sara Stridsberg s'empare de ces femmes qui ont marqué l'imaginaire états-unien, aristocrates déchues, tante et cousine de Jackie Kennedy vivant dans un monde rêvé. Images de l'isolement et de la démesure, Big Eddie et Small Eddie, quelques années avant le tournage du film, nous parlent des relations dysfonctionnelles qui peuvent exister entre mère et fille, de l'abandon et de l'amour malgré tout.